Conscience : mode d’emploi! (4/22)

Conscience : mode d’emploi! (4/22)

Conscience : mode d’emploi! (4/21)

A-t-on finalement besoin de nos yeux ? Non, mais soyez conscient que je vous tiens à l’œil !

Je n’ai malheureusement pas d’expérience à vous suggérer pour l’étape suivante, mais je peux vous indiquer des témoignages qui devraient pouvoir vous la faire comprendre.

D’autre part, ce n’est pas parce que je ne propose pas d’expérience que vous ne pouvez pas IMAGINER ce que je raconte, ni même que vous ne DEVEZ pas le faire, parce que l’imagination donne un peu de « corps » au discours et elle est souvent un début de substitut à ce qu’on pourrait expérimenter « en vrai » ! Autrement dit, à aider à comprendre. On en reparlera tout à la fin…

Je voudrais parler de ce qui est devenu relativement populaire sous le nom de « sortie du corps », ou d’« extériorisation » ou d’OBE en anglais (Out of Body Experience). Une variété dramatique en est les « expériences de mort imminente » ou NDE (Near Death Experience) consécutives à un accident ou une anesthésie générale.

Les esprits forts vont vous expliquer que les témoignages recueillis proviennent de l’imagination des expérimentateurs, parce que, si ça venait d’autre chose, ça ficherait en l’air tout ce qu’ils croient comprendre de l’homme et de l’univers. Et donc, ils ne posent même pas de questions qui pourraient attester de la réalité de ces prétendues « sorties ». Ah ! L’aveuglement des « scientifiques », englués dans leurs ratiocinations !

Aussi vais-je vous narrer le témoignage que j’ai recueilli d’un ingénieur retraité de la SNCF !

Un bel après-midi, ce papi était en visite chez une dame de son âge, et ils étaient seuls dans la maison de la dame. Au cours de la conversation la dame s’est exclamée : « Pourquoi ma fille sort-elle une bouteille de lait du frigo ? ». Interrogation immédiate du papi ! « Où est donc madame votre fille ? » ! Réponse de mamie : « Chez elle : à Bayonne ! ». Réflexe de l’ingénieur : « Peut-on l’appeler ? ». Surprise de mamie, qui compose néanmoins le numéro et passe le combiné à papi. « Bonjour, je suis avec madame votre mère et je voudrais savoir ce que vous venez de faire ? » « Ah ! Et bien je viens de donner à boire au chat car je me suis aperçu que son bol était vide : je l’avais oublié ce matin ! » ! Étonnant, non ? Ces deux personnes qui imaginent la même chose à 800 kilomètres de distance ? À moins que cette histoire de lait ait été vraie ?

Papi était intrigué, car c’était son premier contact avec ce phénomène. « Puis-je vous appeler de chez moi ce soir pour faire une expérience ? ». Pourquoi mamie aurait-elle refusé ? Le soir venu, appel de Papi : « Bonsoir madame, pouvez-vous me dire quel nombre j’indique avec les doigts de ma main gauche ? ». Réponse : « Trois » ! « Et maintenant ? ». « Deux ! » « Et à présent ? ». « Vous serrez votre poing, mais ce n’est pas la peine de faire la grimace !!! » Ben si, c’était la peine ! Notre ingénieur venait de vérifier que toutes ses convictions d’ingénieur étaient bonnes pour la poubelle !

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Papi a voulu revoir mamie pour lui expliquer ce que lui, avait compris, et ça s’est très mal passé : « Comment ça, je suis sortie de mon corps, qu’est ce que c’est que ces cochonneries, vieux pervers !… ». Quand il m’a raconté ça, je n’ai pas trouvé utile de lui dire qu’il y avait d’autres explications possibles, parce que penser à une extériorisation, avant que ça devienne mainstream, était déjà suffisant pour un ingénieur, et qu’il n’avait pas trouvé l’occasion de percuter que la conscience de mamie se fichait des « lois » de l’optique, pas plus à 800 bornes qu’à quelques kilomètres. Contrairement à la « perception » visuelle, la « conscience » directe ne voit pas forcément les objets plus petits au fur et à mesure qu’ils s’éloignent, et mamie pouvait très bien avoir conscience, depuis chez elle, en causant au vieux « pervers », ou de sa fille en train d’ouvrir le frigo…

S’il vous arrive d’avoir conscience d’une scène où votre corps ne se trouve pas, que ce soit parce qu’elle se passe ailleurs ou à une autre date, on peut savoir si c’est vu de notre fameux « point de vue » standard derrière le nez, ou d’un point de vue situé dans la scène en question ! Prenez conscience de ce qui est derrière vous. Si c’est ce qui se trouve derrière votre corps, vous êtes dans le premier cas, si c’est cohérent avec la scène qui vous intéresse, vous êtes en train de faire ce qu’il est convenu d’appeler une expérience de sortie du corps ! Ne vous retournez-pas ! Le point de vue habituel s’oriente normalement dans l’axe de votre nez, et en vous retournant, si vous n’êtes pas « sorti de votre corps », vous verrez néanmoins la scène distante ! Comme si vous étiez « sorti » ! Ce genre de machin nécessite un peu d’efforts pour comprendre ce qui se passe vraiment !

Comme tout ce qui concerne ce domaine pas très ordinaire, les génies qui l’étudient loupent des trucs à cause de leurs a priori. C’est vrai que le plus souvent les « sorties du corps » se font la nuit ou les yeux fermés, et dans le cas des NDE, le choc de l’accident ou les effets de l’anesthésie « éteignent » l’image reçue du point de vue habituel entre les yeux du corps.

Mais on peut très bien la laisser « en service » et on aura l’occasion de voir se superposer l’image transmise par les yeux, et leurs mécanismes physiques et psychologiques, avec celle du « point de vue extérieur » ! Car ce ne sont que des « points de vue » choisis par votre conscience, pas votre conscience elle-même. Et nos esprits peuvent donc en avoir plusieurs simultanément !

Donc le terme de « sortie du corps », en parlant de l’esprit, est une impropriété de langage comme celles à laquelle la science nous a habitué, je pense en particulier au mot « atome » (=insécable) donné aux « a-tomes » qui n’arrêtent pas de se morceler ! Ah, le flou des dénominations par des gens qui ne comprennent pas ce dont ils parlent. Vous noterez que l’idée originelle des « atomes », due à Kaneda en Inde, avant Démocrite en Grèce, était tout à fait correcte : il parlait en fait de « points » dans l’espace ou dans le temps, et un point est bien, par nature, « insécable », puisque sans dimension, donc sans volume.

Dans le cas des NDE, il est très facile de conclure à l’imagination, en particulier parce que le point de vue habituel est hors circuit et que le point de vue extérieur dérape très vite pour se localiser DANS LE MENTAL, où le patient a enregistré ce qu’il imagine de sa mort. Et il voit le plus souvent un tunnel sombre débouchant sur une vive lumière. À la sortie du tunnel, un Chrétien verra le Christ, un Musulman verra Mahomet, un Bouddhiste verra le Bouddha, et un athée verra ce que verrait un religieux de son pays, bien qu’il n’y ait jamais cru ! Les visions désagréables sont beaucoup moins bien documentées, parce que les sujets en sont beaucoup moins fiers, mais on sait que c’est arrivé, ce qui n’a rien qui doive surprendre, puisqu’il est fréquent que la mort soit associée à des images pénibles.

Mais les chercheurs feraient bien de s’intéresser plutôt aux quelques secondes qui suivent le début de l’anesthésie, celles où le patient se « localise » au plafond de la salle d’op, et voit son corps étendu les yeux fermés. C’est arrivé à ma maman, mais elle, elle est restée dans la salle en question au lieu de chercher le tunnel-qui-explique-tout ! Elle a vu et entendu toute son opération ! Et à son réveil quand l’anesthésiste a voulu la réconforter, maman lui a raconté verbatim ce qu’elle avait entendu pendant l’opération : ça n’était plus possible de lui faire croire que son cancer n’était pas en phase terminale… Il se trouve que cette anesthésiste était mon épouse…

Les tenants de l’hypothèse imaginaire auront du mal à me convaincre de leurs lubies… À cause de mon papi, comme à cause de ma maman…

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