LES ÉVANGILES INVISIBLES (01/15)

LES ÉVANGILES INVISIBLES (01/15)

LES ÉVANGILES INVISIBLES (01/15)

Et s’il y avait un seul mot qui soit nécessaire pour tout comprendre ?

J’imagine que c’est le cauchemar ou le rêve des auteurs de dictionnaires : trouver LE mot qui s’expliquerait tout seul et qui pourrait servir de base aux autres comme le 1 (ou le 0 !) pour les matheux…

Je me propose de jouer un peu à leur donner des pistes…

On me reproche souvent de raconter des choses touffues, pourtant je prends bien soin de n’utiliser que du vocabulaire courant sauf nécessité incontournable, et de vous proposer d’examiner, un peu plus attentivement que d’habitude, des choses que vous ne faites, même pas couramment, mais constamment, et dont l’examen pourrait vous être fort utile ! Alors un peu de courage…

On pourrait commencer par comprendre TOUT !?

Très futé ! Mais ça risque de prendre longtemps…

Parce que finalement, on ne sait pas si on sait TOUT ! Ce qu’on a appris à l’école est sans arrêt pris en défaut par de nouvelles découvertes. Avez-vous par exemple entendu parler de bio-luminescence ? Une TRÈS faible émission d’une sorte de lumière par les cellules vivantes, que ses découvreurs ont maladroitement cherché à rendre populaire en parlant de « bio-photons », puisqu’ils croient que les photons sont réels… Quoi qu’il en soit, leurs expériences ouvrent une nouvelle vision de la contagion : si on met des cellules saines dans une boîte transparente et des cellules cancéreuses dans une autre, au bout de 17 heures, les cellules saines sont devenues cancéreuses si les boîtes sont en vue l’une de l’autre ! Si on interpose une vitre en verre, rien ne se passe plus, mais si la vitre est en quartz, elle laisse passer la bio-luminescence…

bioluminescence
Bioluminescence marine

Il est vraisemblable que c’est ce qui permet à Monsieur papillon de retrouver Madame plutôt que les molécules qui puent et auraient le bon goût de ne pas être emportées par le vent, pour laisser une trace à suivre par les amoureux en rut… La lumière, elle, va en ligne droite, même s’il y a du vent, si vous vous souvenez… Autrement dit : qui peut croire cette histoire de phéronomes insensibles aux courants d’air ? Faudrait regarder, au lieu de réfléchir…

Mais les papillons aiment bien inspirer les imaginatifs. Souvenez-vous de l’« effet papillon » : le coup d’aile rageur d’un papillon qui s’est laissé enfermer dans le métro parisien et qui a provoqué une tempête tropicale au pôle Sud ! Eh bien il a été démontré ! Si, si ! L’idée de Lorenz a fait le tour du monde et donné l’occasion de délirer à tout un tas de prétendus intellectuels ! Si ça ne démontre pas qu’un truc insignifiant, pour ne pas dire pire, émis par un professionnel de la météo aléatoire, peut avoir des effets qui paraissent énormes alors qu’ils ne sont pas moins insignifiants que leur point de départ !

On reprend ! Et avez-vous entendu parler de bio-résonance ? Cette fois, c’est une découverte susceptible d’applications thérapeutiques. Et les appareils qui s’en servent ne manquent pas : Biospect, Physioscan, Aumscan ou Cardiaum, et j’en oublie probablement. Cherchez sur le Web !

Tout ça pour vous dire qu’on est aussi probablement loin de TOUT savoir pour pouvoir se faire une idée de ce que signifie le mot TOUT.

Et même en tenant compte de tous les mensonges et les idées farfelues imaginables on ne sera pas au bout de nos peines, d’autant que leur nombre ne risque pas d’aller en diminuant.

Ne me dites pas que vous aviez oublié de compter les pensées –humaines et autres– dans votre notion de TOUT, et que vous croyiez dur comme fer à la réalité des trous noirs et du Bigbang faute d’avoir su que l’hypothèse de base d’Einstein était fausse : la vitesse de la lumière n’est PAS constante dans un milieu isotrope, elle varie en particulier dans l’eau de 0,7 fois la vitesse du liquide… ! Autrement dit vous avez déjà cru à des trucs imaginaires, et là on parle de science, même pas de religion ou de Dieu ! À moins qu’Einstein soit le vôtre ?

Refraction de la lumière
Réfraction de la lumière dans l’eau

Et puis souvenez-vous de Shakespeare : « Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n’en rêve votre philosophie. »

Ben, justement, pourquoi pas DIEU alors ?

Si vous tenez compte de la pluralité des divergences des avis au sujet du mot DIEU, il serait plus sage d’en déduire qu’on n’en connaît rien du tout et qu’à la vitesse où vont les choses, il n’y a pas d’amélioration à attendre dans un avenir même lointain…

Et je suis au regret de signaler que ce ne sont pas les « croyants » qui aident beaucoup à cette connaissance… bien au contraire !

Pourtant, eux devraient savoir que « La Vie Éternelle c’est connaître le Père du Ciel »…

Donc : mauvaise pioche !

Et si on comprenait RIEN ?

Attention ! Il n’y a pas de négation : je ne parle pas de ne rien comprendre mais de comprendre rien !

Ça devrait être plus facile de le trouver que le TOUT inconnaissable ! Déjà, puisque je vois le mur en face de moi, je sais qu’il n’y a rien entre lui et moi. Ou qu’il y a (pas de négation) RIEN entre lui et moi !

Oh le tricheur ! Et l’air ? Et l’espace ? Et le vide ? Vous ne voyez peut être rien entre le mur et vous, mais c’est plein de ces choses invisibles. En fait le seul moment où vous pouvez « expérimenter rien », c’est quand vous dormez profondément et que vous n’êtes plus conscient, même plus de votre corps, qui pourtant est toujours là, comme vous le constaterez à votre réveil !

L’expérience véritable de rien consiste donc à ne plus pouvoir en faire l’expérience (!), ce qui ne va pas faciliter notre compréhension et risque même, si on y arrive, de nous mener nulle part (un autre nom pour rien !). Désolé pour les bouddhistes à la poursuite de shunyata, mais votre « vide » a besoin d’espace, et n’est donc ni rien, ni vide, ou rien d’autre qu’une illusion supplémentaire…

Pourquoi ne pas se laisser inspirer par ceux qui ont prétendu trouver ce point de départ, comme Socrate : « Connais-toi toi même et tu connaîtras l’univers et les dieux », qu’il avait lu au fronton du temple de Delphes. Rappelons que la Pythie l’avait proclamé l’homme le plus sage de son époque ! Mais on lui attribue aussi d’avoir dit « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». Traduction littérale du grec, mais maladroite comme on vient de le voir !

Alors rabattons-nous sur le célèbre oracle et voyons si :

Il suffit de connaître ce que veut dire JE !

Pour la plupart des gens, JE c’est leur corps ! La preuve : quand ils disent JE suis malade !

Pour quelques rares autres, JE c’est MES IDÉES… puisqu’elles peuvent contrôler mon corps ! Autrement dit quelque chose comme leur âme.

Ça, c’est pour ceux qui aiment la concurrence et le sport ! C’est-y leurs idées qui font respirer leur corps ? Qui lui font digérer ce qu’il absorbe ? Circuler son sang ? Contrôler l’ouverture de ses iris ?

Les animaux aussi, ont un corps qui bouge parce qu’ils sont animés par une âme (du latin anima !) aussi automatique que la nôtre. Ce qui ne nous empêche pas d’avoir l’illusion qu’ils comprennent ce qu’on dit.

Le bruit « PABOOGÉ » peut effectivement figer votre toutou si vous avez réussi à lui faire comprendre que, quand il entend le bruit en question, il doit arrêter de remuer… Il n’a pas besoin de savoir ce qu’est le mouvement et l’immobilité, ni les mots correspondants. Essayez de lui dire : « Maintenant tu arrêtes de gigoter ! ». Et bon après-midi !

Méfiez-vous tout de même, les bestioles perçoivent les « communications non verbales » comme les émotions ou les intentions. M6 l’a illustré il y a quelque temps en mettant une caméra dans un vestibule et un cameraman pour suivre la maîtresse du chien cantonné dans ce vestibule. Les deux caméras avaient un time code pour pouvoir synchroniser leurs images Pendant un mois, chaque fois que la maîtresse en vadrouille décidait de rentrer chez elle, à la même seconde, le museau du chien venait se coller à la porte d’entrée. Et ce genre de perceptions se fout évidemment des distances…

Ça c’est au cas où vous penseriez toujours pouvoir comprendre ce qu’est TOUT !

Donc nos individus qui se prennent pour leurs pensées doivent déterminer quelle est la part de l’animation de leur corps dont leur âme leur laisse la jouissance…

Un nombre bien plus faible de JE, se considèrent comme des « esprits », le plus souvent parce qu’ils ont vécu des « sorties du corps » (des OBEs en anglais, Out of Body Experiences). Ou des « expériences de mot imminente » (NDE : Near Death Experience !) Et ils savent donc faire la part de ce qui revient à leur âme dans l’animation de leurs corps, et ce qui revient à l’esprit pour commander à cette âme des mouvements volontaires. Ils savent donc que leur corps sait dire « Bonjour » sans avoir à lui expliquer quoi faire avec ses cordes vocales, sa gorge, ses joues et ses dents. Qu’il sait aussi chanter la Marseillaise sans avoir à accorder son organe vocal sur chacune des notes. Et qu’il sait courir pour rattraper son autobus comme on le voyait à l’époque où ces derniers étaient à plateforme.

Out of body experience
Out of body experience

Là encore les « croyants » ne nous aident pas beaucoup, notamment les chrétiens qui ont interdiction de parler de l’esprit humain depuis un concile du Xème siècle ! Sous peine d’anathème !! Heureusement l’anathème n’est pas rétroactif et Paul de Tarse est toujours un (LE !) Saint Apôtre…

Seulement voilà ! Comment faire comprendre ça à quelqu’un qui n’a jamais eu le bonheur de sortir de son corps en voyant où il était ?

Parce que tout le monde sort de son corps à l’occasion d’un choc quelconque, le plus souvent chimique (alcool, shit, médicaments…) mais sans forcément être clairement conscient d’où il se trouve. D’où les balbutiements des mecs qui ont un coup dans l’aile, parce qu’ils sont en pleine confusion en ce qui concerne leur localisation.

Si vous pensez à vous saouler jusqu’à ce que vous sachiez où vous vous extériorisez, laissez tomber ! Faire une OBE en étant beurré ne vous convaincra pas que vous êtes un esprit !

Les OBEs sont faciles à déclencher, mais pas forcément en lisant quelque chose. Donc, je ne peux rien faire avec mon bavardage pour vous aider à comprendre que vous êtes un esprit qui pilote une âme déjà équipée d’automatismes pour gérer un corps…

Donc, même si la Pythie avait raison, les difficultés expérimentales rendent sa suggestion impraticable… et « JE » n’est toujours pas le point de départ que l’on cherche !

Un point de départ : est-ce que ça a une gueule de point de départ ?

Allons, imaginons partir en ballade, ou rappelez-vous une des vôtres.

Habituellement, vous ne sortez pas de chez vous à poil. Sauf si vous voulez que votre superbe virilité impressionne les femelles du quartier, ou que votre exquise féminité puisse troubler les mâles environnants ! Et depuis le mariage pour tous vous n’êtes même plus limité à viser le sexe opposé pour votre promo…

Habituellement disais-je, vous mettez au moins des godasses, ne serait-ce que pour ne pas sentir les cailloux du chemin. Et souvent vous vous habillez pour vous protéger du soleil ou de la pluie et du vent. Un slip et un vison, par exemple…

Quoi qu’il en soit, pendant que vous vous préparez, vous n’avez toujours pas mis un pied dehors, et vous n’avez pas commencé votre promenade.

D’ailleurs ça n’est pas parce que vous êtes prêt que vous avez besoin de vous entêter à vouloir sortir !

Autrement dit vous pouvez vous préparer et ne rien faire, mais si vous faites, c’est que vous êtes préparé.

Enfin, tant que vous vous préparez, personne ne vous voit vous promener. Des détails dont il faudra vous souvenir…

Pour l’instant nous devons nous promener dans le vocabulaire, l’univers des mots. Et comme c’est fait par écrit, peut-être devrions-nous commencer par l’alphabet ?

A !

Non, ce n’est pas QUE la première lettre, c’est aussi en français la 3ème personne du singulier de l’indicatif du verbe « avoir ». Pas facile de chercher un début et de croire qu’on l’a eu ! Vous avez vu ? On peut même avoir « avoir » à deux temps différents (a et eu !). Et même dire qu’on « a eu avoir », sans que cette accumulation d’exemples nous renseigne beaucoup sur le sens d’avoir ! En dehors du fait de savoir qu’on peut l’avoir ! Ou de s’être fait avoir en voulant commencer par A ! D’autant qu’en anglais « a » c’est « un » ! Ce qui traduit mieux une possibilité d’être tombé sur un générateur…

Avoir est pourtant un but fréquent pour nos contemporains, mais c’est un but, pas un dé-but ! En-fin, les langages permettent de ces découvertes !!!

Aurait-on oublié notre exemple de préparation au pèlerinage ? Pour vous préparer, vous n’êtes pas parti d’un grain de blé sous prétexte que c’est quelque chose de simple… vous avez mis vos tongs et votre vison comme on le disait, toutes choses complexes et élaborées ! Autrement dit, il faudrait peut-être chercher aussi des mots plus sophistiqués pour se préparer aux autres.

« Assaisonnement » aussi est synonyme de « préparation », mais peut-être faudrait-il chercher plutôt du côté de mots comme « préalable, préambule, préface, préliminaires, prélude, préparatif, préparatifs, prodrome, projet, ou prologue » ?

En fait, bien sûr, j’ai déjà trouvé le mien ! D’autant que j’ai un précurseur dans cette recherche, mais ce mot est absent de la liste des synonymes que je viens de faucher sur synonymo.fr !

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