Conscience : mode d’emploi! (10/22)

Conscience : mode d’emploi! (10/22)

La preuve par un délire…

Un allumé nommé Jonathan Basile a calculé le nombre de combinaisons des 26 lettres de l’alphabet pour faire des pages aléatoires de 3200 caractères et il arrive à 10 puissance 4677 ! (Ça ne le préoccupe pas que le nombre d’atomes de l’Univers ne soit estimé qu’à 10 puissance 80)… Ce qui paraît quand même faible (un Gogol –qui a inspiré le nom d’un célèbre moteur de recherche– c’est 10 puissance 100 !).

Et elles sont faites EN QUOI ses pages plus nombreuses que les atomes de l’univers ?

Basile n’a évidemment pas besoin de l’avoir remarqué, parce qu’en plus, ses combinaisons de 3200 caractères n’ont aucun sens. D’où sort cette valeur borniole de 3200 ? Et il n’aura jamais un nombre de cons égal à son résultat pour s’extasier sur ses idées idiotes : on n’est que 7 milliards et quelque, et il faut travailler pour Paris Match ou Slate.fr pour s’intéresser à ses délires… C’est Borges (un autre allumé, précurseur du Basile) qui serait surpris qu’on prenne ses cauchemars au sérieux. Et il a même fallu des mongoliens du journal Le Monde pour être allés interviewer Basile, le 23 décembre 2015 !!!

C’est d’autant plus grotesque que le dénommé Jorge Luis Borges avait déjà déliré sur le sujet en considérant des livres de 410 pages (?) contenant 40 lignes de texte de 80 caractères chacune, choisis parmi 29 signes (26 lettres + espace, virgule, point). Borges n’utilise aucune autre ponctuation (;:!?’»«-_%…) ni les différences majuscules/minuscules, ni les lettres accentuées, ni les chiffres dont il se sert pourtant pour publier ses calculs qui, donc, n’existeront pas dans sa « bibliothèque de Babel » ! Et il arrive à 29 puissance 1.312.000 bouquins, soit un nombre de 2 millions de chiffres, bien plus que l’évaluation idiote (et timide !) de Basile !

L’article du Monde gaspille ensuite les deux neurones que Sarko leur a prêtés, et son papier, pour essayer de donner une idée de ce qui est nécessaire pour imprimer un tel nombre, et pour caser sa bibliothèque, en remarquant que l’univers ne serait probablement pas assez grand, basé sur sa taille présumée à l’heure actuelle !

Félicitations à l’auteur de l’article, Gary Dagorn, pour être aussi hypnotisé par les chiffres sans s’être aperçu que, aussi grand que soit un nombre N, le nombre N puissance N, l’est encore bien plus. Cela n’a aucune raison de s’arrêter ni de donner des raisons de s’extasier bêtement sur le fait qu’on puisse compter indéfiniment, sans pouvoir arriver à ce que les matheux appellent l’« infini », et qui n’est en fait composé que de nombres, sans chaussettes sales, ni bicyclettes en état de marche ou pas, ni idées idiotes ! Un Infini bien limité quoi… comme leur horizon intellectuel, que le monde entier leur envie pourtant !

Je vous raconte tout ça parce qu’un de mes correspondants m’a signalé ces loufoqueries et que ça me donne l’occasion de montrer que des génies diplômés peuvent délirer sur des conneries énormes du moment que ça les fascine ! Or, en moins de 80 caractères, on peut écrire un nombre bien plus grand que celui que Gary a obtenu aux forceps : 100000000000000000000000000000100000000000000000000000000000, et pourtant tout aussi négligeable ! Écrit sous la forme 1030 puissance 1030, ou 1030^1030, ça prend encore moins de place ! Gary termine son article par une autre ânerie ! Il paraît que tout ce qu’on peut écrire existe déjà dans sa bibliothèque, bien qu’il ait oublié de compter tous les caractères disponibles sur la base de l’alphabet latin (sans les lettres accentuées ni les ligatures ӕ Ӕ œ Œ fi fl), et il devrait refaire ses calculs sur la base des 60.000 caractères (environ) du jeu Unicode de l’informatique pour pouvoir continuer ses délires ! Petits joueurs, va !

Alors que le calcul de la gravitation entre deux électrons aux extrémités de l’univers imaginé aujourd’hui (dans les 82 milliards d’années-lumière), serait tout aussi « fascinant », puisqu’on sait depuis le 21 février 2014 qu’un électron pèse 0,000548579909067 unité de masse atomique (l’unité représentant le douzième de la masse de l’atome de carbone 12), une mesure 13 fois plus précise que la précédente (!!!), et qui permet donc un calcul bien plus précis, dont je vous fais grâce (un coup de flemme !) !!! Mais aussi fascinant que ça pourrait être, c’est bien au-dessus du seuil qui permet de décider que cette force est négligeable (zéro ?) ! J’imagine que tous ces magnifiques intellectuels qui ont perdu leur temps à calculer ce qui se rapporte à cette fameuse bibliothèque, sont équipés de diplômes ronflants, estampillés de leurs usines à produire des imbéciles, appartenant au trust international de l’éducation de tous les pays.

La nouvelle masse de l’électron a été commentée par Joël Ignasse de Science et Avenir, une autre publication que je recommande sans restriction !

Enfin vous savez à quoi vous en tenir au sujet de Match, du Monde et de Science et Avenir… et ça vous aidera à excuser cette colossale digression…

Et ça donne une occasion de vous montrer qu’il ne faut pas confondre culture et intelligence. À ce propos, vous devriez leur envoyer des mails pour leur suggérer d’arrêter de vapoter des pépins de pomme, c’est plein de cyanure !!

Bon, tout ça c’était surtout pour vous dire qu’on peut aussi considérer n’importe quoi de matériel comme coextensif à l’univers grâce à cette gravitation. Et pas seulement ce qu’il y a de visible à l’œil nu !

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