La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°23 Intermède)

La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°23 Intermède)

La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°23 Intermède)

Bon ! Contrairement à ce qui a été annoncé, il va falloir attendre un peu pour parler de notre « Énergie Magnétique Créative » et de la « Loi de la Masse Critique », dont je ne retrouve plus trace. Alors passons à « L’élimination des sabotages et des blocages mentaux ».

Les trois premiers âges

Pour aborder le problème des réponses aux menaces, Anthony veut se rapporter à une recherche de sécurité ou de familiarité, qu’il interprète comme venant des résidus de ce qui s’est passé avant l’âge adulte. Curieusement il divise les 21 premières années en 3 paquets de 7, probablement une réminiscence, pas vraiment examinée, de la considération traditionnelle des 10 périodes de 7 ans qui se distribuent dans les rapports 1, 2, 3 et 4 (ça fait 10 en tout), à savoir l’enfance jusqu’à 7 ans, l’adolescence jusqu’à 21, l’âge adulte (étymologiquement les gens qui vont jusqu’au bout) jusqu’à 42, et la vieillesse jusqu’à la fin. Aujourd’hui où on a l’impression de pouvoir vivre bien plus de 70 ans, on a néanmoins fait descendre la majorité à 18 ans, mais c’est vrai que la maturité ne veut plus dire grand chose dans une civilisation d’ados attardés.

Le massacre des innocents

Pour en revenir à Anthony, il considère que jusqu’à 6 ans nous sommes dans une phase d’emmagasinage et j’ai tendance à être accord avec lui, sauf que ce qui est important et qu’il n’examine pas, c’est la nature de ce qu’on emmagasine ! Et Anthony ne semble pas avoir examiné ce qu’il a stocké de son côté.

De nos jours c’est à ces âges là qu’on apprend que nous sommes une race d’animaux sociaux dont les échanges sont basés sur l’esthétique et réglés par le pognon, et dont l´avenir dépend de la qualité de notre conformité avec les modes du moment.

C’est à ce moment que les codes esthétiques concernant principalement la musique, d’ailleurs, nous sont inculqués. La musique paraît en effet purement esthétique, non verbale et non figurative, donc son imprégnation passe d’autant plus inaperçue. Il est d’ailleurs extrêmement rare que quelqu’un puisse expliquer sérieusement pourquoi il préfère tel ou tel type de musique à part les critiques intellos qui doivent se contenter d’en parler plutôt que de la composer ou de la jouer.

Mais les codes graphiques qui étaient, il n’y a pas si longtemps, véhiculés par les bandes dessinées, le sont maintenant par la télé et les jeux vidéos. Ces derniers s’occupent d’enregistrer les réflexes qui pourront servir lorsque les mômes auront à utiliser des drones pour se défendre sans se poser de problèmes moraux, puisqu’ils ne font que comptabiliser des points, sauf qu’ils ne risquent plus de voir leurs ennemis tués revenir les défier.

C’est aussi l’époque ou des adultes infantilisés leur proposent des bouquins « pour la jeunesse » censés apporter aux générations montantes ce qui leur a manqué, croient-ils, lors de leur propre enfance…

On doit aussi s’habituer à se plier à l’altitude stratosphérique des « autorités » quitte à se « révolter » en suivant d’autres « autorités » (se souvenir de la « culture » rock – aussi partie de la « musique » – !). et c’est sur ces bases pitoyables que les « petits » vont devoir s’appuyer, leurs progrès étant sanctionnés par l’extase des adultes, tout surpris d’avoir fabriqué des gosses aussi bêtes qu’eux, et prêts à marcher au pas, mais sur la tête.

À aucun moment on ne leur montre qu’ils ne sont pas des singes améliorés et qu’ils sont des esprits incarnés dans des corps munis d’un mental. On ne leur dit pas qu’ils peuvent penser à n’importe quoi, considérer ce qu’ils veulent, sans que ça concerne quoi que ce soit de « vrai » ou même de « réel ». Que la vérité seule les rendra libres, et qu’il vaut mieux qu’ils sachent comment la connaître, puisqu’on ne sait pas non plus comment la connaître… Que leur corps ne sont que des apparences d’un processus de digestion universel impliquant toutes les autres formes vivantes et une bonne partie du domaine minéral, et qu’ils doivent être gérés comme tels, et pas comme une fin en soi…

Les sept années suivantes sont consacrées à une période de « modélisation ». Où à partir des bases merveilleuses qu’il a assimilées, il va se « définir », généralement en s’opposant à l’absurdité qu’il a fini par constater. De toute façon le mal a déjà été fait avant. Et l’ado n’a plus qu’à s’en dépatouiller pour se forcer à croire à ce fameux progrès qu’on lui a tant vanté. En fonction de quoi il est condamné à une fuite en avant pour rattraper les nouveautés qui fusent de partout.

Puis de 14 à 21 ans, Anthony considère qu’il se calme et s’occupe de se socialiser en changeant, ou en mettant à jour, sa « carte de la réalité », (ou la carte de sa réalité ?) bien que, paraît-il, l’ego ait horreur du changement.

Comment espérer qu’un ego puisse devenir un adulte (= ad ultima en latin) ?

Comme on le voit, ça a le petit côté systématique de la psychologie de bistro, et ça ne nous apprend pas grand chose, sinon que nous sommes tous pareils (!), et devons avoir ces modes de comportement stéréotypé. Qui ne tient pas beaucoup compte des nuances individuelles issues des émotions, des sentiments ou de nos capacités intellectuelles ou même de l’aspect esthétique plus ou moins attirant de nos corps

En revanche puisqu’on le lui a rabâché, l’ego est sûr qu’il a raison en se basant sur le passé, ce que j’ai tendance à constater également. Mais c’est un facteur issu du conditionnement scolaire, et pas une fatalité due à la nature humaine.

L’ego doit donc, paraît-il, opérer une « inversion psychologique », parce que même les « pensées positives » peuvent être inversées. Et comment faire ? En se concentrant sur ce que nous voulons!

Autrement dit on va faire qu’un truc qui ne veut pas changer accepte de se mettre cul par dessus tête ! Bonne chance !

En revanche sa remarque indiquant qu’en « essayant d’éviter ce que nous ne voulons pas, nous nous y fixons », ne vous surprendra probablement pas, puisque je vous ai même indiqué comment s’en sortir dans certains cas.

Anthony suggère de demander à votre « partenaire silencieux et essentiel » ce qui ne va pas dans vos plans, et je n’ai rien contre, en supposant que j’ai compris de qui (ou de quoi) il parle. Pareil quand Anthony signale que si vous utilisez le mot « mais », c’est que vous allez introduire une pierre d’achoppement (c’est assez évident), pour s’en occuper en tant que tel, c’est-à-dire comme d’un obstacle ou un d’adversaire, ce qui nous ramène au problème précédent.

Pourtant se demander, ou « lui » demander (à l’ESP), si ce qu’on pense est vrai est strictement du domaine de l’Esprit Saint et je doute que le partenaire silencieux d’Anthony soit cet Esprit Saint au vu des confusions auxquelles il s’accroche. Quant au fait de recouvrir les blocages par des affirmations, je préfère lui en laisser la responsabilité, car ce n’est pas en les cachant qu’on les fait disparaître, sinon de notre vue…

Mais peut-être est-ce tout ce dont il veut s’occuper, on a déjà eu des indications de cet objectif ! Cacher la merde sous le tapis !

Globalement ce discours est très philosophique et assez peu tourné vers les aspects pratiques et l’efficacité, ce qui est surprenant pour un Américain. En plus il trahit beaucoup de ses influences culturelles qu’il n’a pas dû examiner davantage que lors de son passage par ses « études spirituelles ».

Mais rappelons-nous que sa référence à la physique quantique tient plus du marketing que d’une compréhension quelconque, et du fait que les physiciens l’ont manifestement tellement impressionné qu’il pense qu’en reprenant leurs discours il va en faire autant vis-à-vis du menu peuple, sans trop insister sur le fait qu’il n’ait que l’hypnose à nous vendre sous une forme ou une autre.

Cet étalage de généralités a un autre aspect inquiétant en ce qu’il indique le peu de cas qu’il fait de l’observation de ses contemporains et de leurs problèmes spécifiques.

Notre prochain post va examiner son injonction à « laisser aller et laisser arriver (se produire) » qui semble pouvoir apporter quelques nouveautés utiles… encore que l’on puisse se poser des questions à propos de sa déclaration « La volonté de Dieu est notre volonté », qui semble être une inversion catastrophique, et dont nous essayerons de donner la raison pour laquelle il a pu comprendre quelque chose d’aussi farfelu, car c’est une impression qu’on peut souvent avoir en s’amusant à ce genre de jeu. Mais rien n’est plus loin de la vérité et j’ai peur qu’il faille exposer quelques éléments avant de pouvoir s’en sortir. Mais bon, une fois de plus les erreurs d’Anthony nous aideront à y voir plus clair, n’est-ce pas tout le but de notre jeu ?

Les commentaires sont clos.