La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°30 Conseils)

La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°30 Conseils)

La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°30 Conseils)

Nous allons donc voir comment Anthony nous sort de nos pièges.

« Flip switch », le Retour !

C’est sa première suggestion alors je rappelle de quoi il s’agit.

« Je choisis de me sentir bien maintenant » !

Comme je l’ai indiqué, les deux points utilisables c’est « choisir » et « maintenant ».

En revanche se « sentir bien » me rend très dubitatif. Un junkie peut se sentir très bien quand il a eu sa dope et être pourtant très mal. Mais j’ai de plus en plus de raisons de penser que les magouilles des « manifesteurs » ne visent et ne vont pas beaucoup plus loin, vues le nombre de leurs mises en gardes à propos d’échecs de leur méthode, ou même de mises en garde sur le fait que les bouquins des « autres » ne disent pas tout ! Et je crois que je vais devoir vous parler d’autres choses ahurissantes communiquées par le John T. du dernier épisode. Par exemple il suggère comme expression idoine d’un désir : « Je désire un million de dollars ! » On a beaucoup parlé de l’inconvénient des verbes concernant nos orientations personnelles (désirer) plutôt qu’un résultat tangible (or un million de dollars devrait en être un), alors que « je désire » risque d’être réalisé tout de suite (en tant que pensée) sans rien produire d’autre ! D’autre part, à la fin de son petit bouquin il signale qu’il ne faut pas avoir peur d’agir ! Futé, non ? Mais alors qu’y a-t-il de miraculeux d’avoir un million de dollars en ayant travaillé pour ? C’est pour ça que je vous bassine avec mes histoires de météo, parce qu’il n’y a rien qu’un être humain ne puisse faire pour déclencher ou arrêter une tempête et que ça démontre bien mieux quelque chose de « miraculeux » déclenché par une simple considération et une intention humaines…

Mais revenons aux côtés positifs !

Si vous vous souvenez des rôles de la Trinité, le Verbe fabrique et Dieu, ordonne, mais choisit ce qu’Il ordonne, ce qui Lui est « facile » puisqu’Il est omniscient… Alors, qu’une « image de Dieu » décide de commencer par « choisir », est assez approprié. Mais encore faudrait-il qu’elle sache quoi choisir. Sinon c’est la voie la plus directe pour les regrets et les âneries. Or nous avons un « centre de renseignements » dont je ne suis pas sûr que ce soit celui dont parle Anthony avec son Essential Silent Partner (ESP), c’est le troisième larron de la Trinité : l’Esprit Saint, qui est chargé de nous enseigner TOUT ce que nous avons besoin de savoir, comme par exemple : quoi choisir ! À cause de Son Omniscience, Dieu sait tout ce dont Il a besoin, ce qui n’est pas le cas de ses images qui ont besoin qu’on leur donne un catalogue.

Donc, « choisir » est mieux que « décider » parce qu’il indique une étape préliminaire : connaître les options.

Mais si on a le choix entre « se sentir bien » et « aller bien », pourquoi l’Esprit Saint voudrait-il nous faire pencher vers la première option hédonique ? Parce que Anthony n’a pas vu la seconde ! Et son ESP n’est probablement pas l’Esprit Saint. En plus il croit que c’est nous qui « faisons » et fait table rase de notre passé comme il croit l’avoir fait avec le sien, alors que ce n’est pas en l’ignorant qu’on se débarrasse de son influence, mais en l’assumant !

À nouveau, avec « quoi » va-t-on arrêter un orage ? Souvenons-nous que le Verbe est « à notre service » et ça vaut mieux puisque c’est Lui qui fait tout !

En pratique, notre « utilisation de la Trinité » commence par le Saint Esprit pour être renseigné sur nos choix, continue en jouant à Dieu pour « ordonner » (mettre de l’ordre et donner l’ordre) par la considération (et l’intention) qu’on veut manifester, et laisser le Verbe faire Son job ! Les Brahma Sûtras nous disent de rester concentrés sur le Suprême Brahma, mais invoquer sans cesse la Trinité n’est pas un mauvais substitut. Et même si personne autour de vous n’y comprend quoi que ce soit, vous ne risquez plus de vous sentir seul !

Le dernier mot utile est « maintenant » mais on en a déjà parlé. Tout ce qu’on considère est « maintenant » même si on y colle une date ou une durée repérée à partir de la date actuelle. Évitez les flous du style « demain », parce qu’il y aura tout le temps un « demain », et que votre considération ne précise rien.

L’utilisation du verbe « décider » peut laisser à penser à l’expression de votre intention, et pas forcément à l’évocation de votre état spirituel, mais le verbe « choisir » tient compte de la nécessité de savoir ce qu’on choisit pour « décider » en connaissance de cause et évoque le parallèle avec la Source de l’image que nous sommes…

Mais quittons ce « flip switch ».

Affirmations ou pensées cohérentes ?

Quand Anthony nous parle de se servir d’« affirmations » en opposition à ce qu’il appelle des « pensées cohérentes », j’imagine qu’il pense à des ratiocinations dont j’ai déjà signalé l’impuissance. Si votre considération est le résultat (la conclusion) d’une réflexion, elle est noyée dans des conditions arbitraires et ne se réalisera que si ces conditions sont réunies, ce qui est le meilleur moyen d’être dépendant de l’extérieur, en supposant que ces conditions puissent avoir lieu.

Suivent un certain nombre d’indications d’une banalité décevante.

Les drogues, c’est mauvais !

« Évitez les drogues » ! Comme c’est original. Mais ça peut induire que votre impression de bien être ne doive pas venir de ce genre de produit contrairement à ce que j’évoquais, ce qui revalide l’idée de « se sentir bien » à condition que ce ne soit pas à cause des drogues…

La variété aussi !

Ensuite il est question des chansons qui auraient de la musique et des paroles débilitantes. Mes lecteurs assidus savent tout le bien que je pense de « La Traviata » et je doute qu’elle fasse partie de ce que Anthony nous suggère d’éviter. En plus il a l’air d’oublier l’utilisation du subliminal et du « backward masking » utilisé dans des morceaux populaires au demeurant apparemment optimistes : « Welcome to the Hotel California, such a lovely place ! » ,Tu parles ! Encore une fois, c’est très moralisant, ça émeut les Américains (n’oublions pas l’importance de l’émotion pour Anthony !). Mais ça manque de précision utilisable.

Relax !

Suit une incitation à faire du feng shui qui procurerait un environnement idoine ! Pourquoi pas du Yoga ou du Training Autogène (qui a l’air bien oublié !). En clair : évitez le stress au cas où vous n’y auriez pas pensé !

Pourquoi être pressé ?

Plus délicat, Anthony nous suggère de limiter la TV et les journaux (la presse !). C’est TRÈS ambigu. Interdisez la TV à vos gosses et ils n’auront de cesse d’aller la voir chez les copains, sans compter leur sentiment de frustration dans les cours de récré ou leurs potes ne parlent tous que des programmes de la veille. L’autre danger, c’est de les déconnecter de ce qui se passe dans la vie sociale et qui pourrait leur servir dans leur (futur) job. Un peu de télé et de presse permet de « connaître ses ennemis », ce qui est la première étape quand on doit affronter un conflit. À nouveau la politique de l’autruche qui réussit si bien à Anthony pour croire être libéré de tout ce qu’il a gobé ne risque pas d’être efficace, et elle est même dangereuse. En supposant que vos ados lisent ma prose et qu’ils arrivent à être convaincus que la relativité d’Albert est un tissu d’âneries, il faudrait mieux qu’ils connaissent les âneries en question, parce que leur environnement professionnel sera basé là-dessus. L’important, à la différence de leur environnement, extatique devant le Big Bang, c’est qu’ils sachent que ce sont des âneries, et pourquoi ! Rabelais disait que « Rien d’humain ne lui était étranger », et ce qui fait l’humanité d’aujourd’hui fait partie de notre environnement, et c’est une condition de survie d’en tenir compte. Ça n’empêche pas de se « recentrer sur sa propre vie » comme l’indique Anthony, mais il fait faire les deux. Tout ce qu’on néglige existe néanmoins et sa négligence représente un danger.

La solution est d’être réaliste et d’élargir son horizon intellectuel, et pas de le limiter, puisqu’on ne saura pas pourquoi ou comment le limiter, vu qu’il est déjà passablement ratatiné ! Combien de bourgeois ont cru protéger leurs gosses de la drogue ou du porno en n’en parlant pas ? De ce point de vue, des intermèdes niais comme « Nos chers voisins » ou « Parents mode d’emploi » ont un rôle didactique pour savoir ce qui se passe de grotesque dans notre milieu social. Et les ignorer complètement entraîne un décalage avec la réalité de la société qui peut se terminer en apartheid.

Allez, j’en ai un peu marre de vous démolir le moral sous prétexte qu’Anthony croit pouvoir vous le booster. On va remettre les dernières suggestions du bon docteur, de plus en plus moralisantes et d’une banalité à mourir, à la prochaine fois !

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