La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°35 Point de vue)
La thérapie du 21ème siècle sera-t-elle quantique, métaphysique ou simplement logique ? (N°35 Point de vue)
Cette fois, on va revisiter l’épisode N°20 !
Occupons-nous maintenant d’améliorer votre point de vue… comme je le disais en terminant l’épisode précédent.
Et recommencez à fermer les yeux ! Mais cette fois, ne vous occupez pas de vos souvenirs : imaginez une boule orange.
Bon ! Si elle n’est pas très ronde, ni très orange, ne vous en faites pas, on ne met pas de notes !
À propos et à nouveau : ne vous contentez pas de lire, en imaginant ou pas ce que je raconte : FAITES-LE ! Je sais bien que tout ça est horriblement banal, mais c’est justement parce que vous ne nous en êtes jamais préoccupé qu’on vous mène par le bout du nez… depuis votre naissance !
Essayez maintenant de localiser d’où vous la « voyez » cette boule, en vous servant par exemple de la conscience que vous avez de votre corps.
Pour la plupart d’entre nous, ce point duquel « on » « voit », se situe entre les yeux, quelques millimètres derrière la racine du nez. Ici encore, vous ne serez pas noté et vous avez le droit de constater que votre « point de vue » se situe n’importe où ailleurs…
Observez maintenant attentivement votre situation. Vous constatez un certain nombre de choses, au moins 3, en fait : la boule orange que vous venez de manifester dans votre imagination, l’existence de votre corps, toujours présent, et le fait que vous soyez conscient de tout ça.
Et revenons à nouveau sur ce mot « conscient » en utilisant la méthode préconisée par Socrate ! Ce mot suppose quelque chose qui soit « conscient » et quelque chose dont ce qui est conscient puisse être conscient. La conscience relie donc deux choses, ce qui est exprimé par le préfixe « con- », et ces deux choses sont séparées, ce qui correspond au reste du mot, dont la racine latine est « scio », précisément. Comme j’aime à le faire remarquer : « Rassembler ce qui est épars » est justement la devise des maîtres maçons… ce qui peut rendre compte de leur frénésie de connaissance (con-naissance, comme le définira leur « langue des oiseaux » !
Le plus amusant, c’est que la première chose dont cette conscience est consciente, c’est d’elle-même ! Comme si elle pouvait se dédoubler pour devenir un « objet dont on peut être conscient ». En tout cas c’est le sens du sanscrit « Ahankara », dont les Occidentaux ont donné nombre de traductions : le soi (avec un « s » minuscule, l’esprit humain individuel, la source de l’âme, etc.
Mais laissons tomber la culture et restons sur notre expérience.
Faites de l’esprit !
Pour la plupart d’entre nous, la localisation de ce « point de vue » est fixe, ce qui nous fait penser qu’il est lié au corps, ou même, si on est matérialiste, qu’il en « fait partie ». Auquel cas il mérite tout à fait son nom « d’esprit » dont je rappelle à nouveau que ce mot désigne « La partie la plus légère d’un composé ». Or un « point », même « de vue » est probablement bien plus léger qu’un os ou qu’un bout de viande, et même si votre boule orange ne doit pas peser bien lourd, elle a un volume, ce que votre point de vue n’a même pas.
Pourtant ce « point de vue » n’est pas votre esprit lui-même, il n’est que le point choisi par votre esprit pour « voir ». Et le choix de cette localisation entre les yeux ne fait que justifier l’origine de l’impression de perspective donnée par la perception de nos outils corporels.
Il semble en fait, si on s’en réfère aux traditions de source divine, que nos esprits soient plutôt situés dans nos poitrines, là où ce trouve l’air que nous respirons et qui est bien le composant le plus léger de nos corps. C’est pour ça que le Sacré Cœur du Christ est représenté au centre de sa poitrine et non décalé à gauche, car notre esprit est véritablement au cœur, au centre, de ce composé qui constitue un être humain. Cette « localisation » est aussi à l’origine de l’expression l’« intelligence du cœur » qui n’a donc rien à voir avec du sentimentalisme ou de la sensiblerie, et d’ailleurs jusqu’à l’époque classique, ne demandait-on pas « As-tu du cœur ? » pour dire : « As-tu du courage ? » Aujourd’hui, on a décalé la localisation vers le bas ventre et la formule habituelle est plutôt « Rodrigue ! As-tu des couilles » ? Même pour des femmes !
Mais je vais encore vous donner une nouvelle occasion de confusion !
Vous êtes arrivé à localiser votre « point de vue » par déduction par rapport à votre corps ! Pas par observation directe : ce point n’est matérialisé par rien, et le serait-il qu’il ne s’agirait pas d’un point, au sens géométrique du terme, puisqu’il aurait une dimension, un volume. Donc : il n’est pas visible ! Si vous vous souvenez de notre épisode précédent, les possibilités non plus ne sont pas visibles. Et pourtant ce « point de vue » est déjà une « manifestation » puisqu’on peut en constater les actions : il peut « avoir conscience » et même « manifester » (ça, ça va faire jubiler Anthony !) des images mentales de boules oranges (et ça, ça va peut-être décevoir Anthony, si c’est le seul genre de choses qu’il puisse manifester !)
On n’y voit plus rien !!!
Donc ce « point manifesté » est l’expression de la possibilité correspondante, encore moins visible, et même sans plus aucun rapport (localisation) avec cet Univers, comme toutes les possibilités évoquées la dernière fois. C’est l’esprit dont on vient de parler qui est la possibilité de manifester ce point de vue. Et il n’est « localisé » dans notre poitrine que symboliquement, comme quand on parle du cœur ou du centre d’un cercle, qui n’est pas localisé sur le cercle mais même également éloigné de tous les points de ce cercle. Or cet esprit lui-même qui peut manifester un « point de vue », est aussi la manifestation d’une possibilité. On peut remonter comme ça la chaîne des possibilités relatives, jusqu’à arriver à la possibilité pure qui n’est plus la manifestation de quoi que ce soit.
Et si je n’ai pas envisagé ça en parlant des possibilités concernant les objets de l’univers et leurs changements, personne ne vous empêche d’imaginer tout un tas d’intermédiaires comme pour les positions successives prises par un objet en mouvement… Mais ça va vous compliquer méchamment votre paradigme, alors calmez-vous un peu : au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, on fait juste joujou avec la logique. Rien n’est grave (il n’y a pas de notes ni de classement…).
On a quand même vu qu’il y a plein de choses invisibles et néanmoins manifestées. Mais regardons maintenant des choses, qui bien que visibles, ne manifestent pas grand chose.
Si même ce qu’on voit n’existe pas !
J’ai déjà pris cet exemple dans mon livre « Soyons logiques » : Le reflet dans un miroir ! Je suggérais de le placer par terre à l’extérieur par une nuit sans nuage pour observer le cosmos, à cause du côté spectaculaire de ce qui est reflété. Mais l’absence de volume du reflet peut se constater dans tous les miroirs. Pourtant vous la voyez bien cette perspective, cette impression de profondeur ! Et où est-il le volume correspondant ?
Vous pourriez vous poser la même question à propos d’une photo ou d’un film, même en « 3D ». Et si ce sont des images de synthèse comme dans un jeu vidéo, qui ne sont même pas des « reproductions » d’aspects de « choses » matérielles existantes, ça ne vous empêche pas de les faire bouger et de les « voir » bouger alors que rien ne bouge, rien que des électrons dans des circuits électroniques… et vous ne verrez pas bouger, ces électrons !
Que deviennent vos certitudes d’idolâtres de saint Thomas, celui qui ne croyait « que ce qu’il voyait », et à qui le Christ a fait remarquer … poliment… bien sûr, qu’il n’était pas très …intelligent ! En fait, qu’il était très mal barré !!!
Mais revenons à un mot que j’aime bien et dont j’ai déjà parlé, un cousin de « conscient » : le mot « considération ». Ici il ne s’agit plus seulement d’être réuni avec quelque chose de simplement distant : en faisant une « con-sidération », on est réuni avec les étoiles ! Sidérant, non ?
Plus fort que Star Wars, et sans science fiction !
Dans un premier temps, contentons-nous de constater à quel point nous sommes libres de nos considérations. Considérez chacune des phalanges de vos doigts. Puis considérez les doigts en entier, Puis toute votre main. Remarquez qu’à chaque fois, c’est VOUS qui définissez ce que vous considérez : il n’y pas de limites visibles à vos phalanges ni à vos doigts ! Et c’est grâce à cette liberté que j’ai pu vous faire considérer des tas de choses depuis deux épisodes, dont les positions intermédiaires dans un déplacement, et dont je vous avais annoncé que je vous en indiquerais la nature licite !
Alors vous êtes prêt à compléter votre paradigme avec les « quelques ! » considérations possibles par chacun des êtres humains, depuis la nuit des temps et jusqu’à la prochaine nuit. Y compris les mensonges et les fruits d’imaginations débridées comme celle des scientifiques récents. Y compris aussi les propres possibilités de tout ça !
Vos considérations concernant des objets existants, comme vos mains et leurs « éléments » n’ont pas besoin de correspondre à des réalités individuelles puisque c’est par vos considérations que les choses « prennent » une existence individuelle. Ce n’est même que par vos considérations…
Prenons des exemples. Quand vous considérez votre écran, vous le limitez à ce que vous en voyez, vous ne tenez pas compte de son alimentation en électricité ni en données. Ni même du fait qu’il ait une masse, et que par celle-ci il est relié à la terre, ce qui lui permet de rester sur votre bureau. Mais la gravitation relie TOUTES Les masses de cet univers physique ! Alors quelle est la considération la plus « réelle » ? Celle, habituelle, limitée à votre petit écran ou celle de l’univers avec toutes ses masses interconnectées, dont votre écran minuscule ?
Mon autre exemple banal concerne la considération des corps des végétaux et des animaux que vous pouvez considérer comme individuels, ou remarquer qu’ils sont tous l’apparence d’un processus vital, celui de la digestion, qui permet d’alimenter des formes vivantes au détriment d’autres, qui sont alors sacrifiées pour que les autres puissent s’en nourrir ! Ici encore quelle est la considération la plus réaliste ?
Commencez-vous à comprendre pourquoi je mets autant l’accent sur votre paradigme. Et pourquoi les indiens natifs d’Amérique ont essayé, sans succès, de faire comprendre à leurs colons que « Tout est lié ! »
Et par quoi ?
On a vu que les possibilités pures, celles qui ne sont la manifestation d’aucune autre, ont la caractéristique d’être immuables, un autre mot pour « éternelles », et qu’elles n’occupent aucun volume, ce qui les distingue de tout ce qui est matériel. Cette collection de possibilités qui se recoupent et se combinent est la fameuse Possibilité Universelle que nous cherchions à concevoir. Et eu égard à leurs caractéristiques communes d’absence de nécessité d’espace et de durée, on peut bien sûr les considérer aussi comme n’en faisant qu’une seule possibilité, ce que Saint Jean (et d’autres) appelle LE Principe et qui réunit, non seulement toutes ces Possibilités, mais aussi toutes leurs manifestations, qu’elle soient aussi diaphanes que des esprits, ou des points de vue, des boules imaginaires, des reflets dans des miroirs, ou des poutres pour faire des Tours Eiffel !
Même les Arabes l’avaient compris ! C’est pour dire !!!
Ils ne nous ont pas refilé que l’Algèbre !!!
Au cas où, je pense que c’est exactement ce dont parle Ghazali en disant que le « Tabernacle des Lumières » est « Avant, Au-dessus et Avec » ! Avant parce que les possibilités précèdent leur manifestation, Au-dessus parce que tout en découle, et Avec, parce que ces manifestations complètent ce qu’on peut à bon droit appeler l’Infini ! Et on est loin des matheux !!!