Les spectaculaires et horrifiques erreurs de LRH (1)
Les spectaculaires et horrifiques erreurs de LRH
Si vous avez déjà croisé ou fréquenté des scientologues, le texte qui suit va vous intéresser (présentation à la manière de Gilles Bouleau de TF1 !).
Lafayette Ron Hubbard, à partir d’ici, dénommé LRH pour faire plus court, ou même Ron pour faire plus familier, a pour principal tort d’être né au mauvais moment (1911) et au mauvais endroit (les USA) la version la plus caricaturale de la civilisation occidentale.
En fait, c’était le meilleur endroit pour qu’il y ait VRAIMENT QUELQUE CHOSE À NETTOYER, et le meilleur moment pour que ça ait l’air VRAIMENT URGENT…
L’héritage d’Aristote…
Malgré tout, Ron ne s’en est pas particulièrement vanté mais il n’a pas échappé à son environnement aristotélicien.
Pour rappel, Aristote est le Grec qui vivait autour de -350, et qui a écrit un « Traité des causes premières » en 14 volumes, rebaptisé « Métaphysique » par Andronicos, le bibliothécaire de Rhodes.
Futé cet Andronicos ! D’une part il a évité qu’on remarque que le titre original était incomplet (il aurait dû être « Traité des causes premières ex æquo… » pour que le pluriel se justifie, car si les causes « premières » sont différentes, une seule peut être « première »), ce qui montre que ce génie grec ne savait même pas compter jusqu’à UN, puisqu’il en trouve tout de suite plusieurs ! Voilà pour l’avantage du changement de nom ! Son inconvénient, c’est de faire croire qu’un type qui ne sait pas compter jusqu’à 1 puisse avoir écrit un traité de métaphysique qui a fait illusion pendant plus de 600 générations !
Il y a d’autres raisons pour qu’on sache qu’Aristote n’avait rien d’un métaphysicien, en particulier, pour ce qui concerne le présent texte, son « inversion » du mot « nous » !
Jusqu’à lui, pour les Grecs comme Platon, ce mot désignait l’« intellect universel », « intellect », c’est-à-dire la capacité de « lire en profondeur » et donc d’aller au delà du simple aspect superficiel, et « universel » parce que cette capacité est disponible pour tout le monde, et de nature divine. Les Hindous l’appelaient, et l’appellent encore, Buddhi, pour les Hébreux, c’était la lumière du Fiat lux de la Genèse, et trois siècles plus tard les chrétiens l’ont appelé l’Esprit Saint, « celui qui nous enseignera tout ce que nous avons besoin de connaître… »
Or cet « intellect universel » était trop métaphysique pour qu’Aristote y ait compris grand chose, et il a décidé que ce nous n’était qu’une faculté purement humaine qui devait nous permettre de comprendre individuellement.
Les conciles s’y mettent aussi !
Cette perte de la source de la connaissance devait être contagieuse, bien plus tard, pour la chrétienté. Si, dans son épître aux Thessaloniciens, Saint Paul nous parle encore des trois composantes de l’être humain (le corps, l’âme et l’esprit) en accord avec une conception planétaire universelle, avec le quatrième concile de Constantinople (en 869, donc avant le schisme Catholiques/Orthodoxes), la constitution de l’homme est devenue dichotomique ! Et quel composant a disparu ? L’Esprit, bien sûr : on reste avec un corps et une âme, ce qui arrangera bien Descartes, dix siècles plus tard ! Et depuis le 9ème siècle, si vous parlez d’esprit vous êtes anathème ! Donc ce concile, à la suite d’Aristote, a aussi « perdu l’esprit » : un mauvais signe pour une religion…
Et le nous qui était devenu individuel grâce à Aristote pouvait maintenant être indifféremment l’âme ou l’esprit, car ce n’est pas parce qu’on ne peut plus parler d’une chose qu’elle n’existe plus, on a juste fait un amalgame, une confusion, entre le psychique et le spirituel, confusion gravée dans le marbre pour la langue anglaise puisque le mot « mind » désigne indifféremment les deux aspects…
Les Anglais et la bête !
Au niveau des adjectifs, pourtant, ils ont mental et spiritual, mais restons un peu chez nos Anglais puisqu’ils sont l’environnement de notre Ron.
Le peuple des Angles est apparu en Europe centrale au premier siècle, comme un diable sortant d’une boîte ! Or à ce moment-là on parlait latin à l’ouest, et pour les Romains les mots angles (anguli) et anges (angelus) étaient les mêmes, donc la nouvelle peuplade était faite d’anges descendus sur terre… ou encore plus bas ! Après leur chute (leur déchéance ?), ils ont déferlé jusqu’à leur île, l’Angle-terre, en bousillant au passage ce qu’ils pouvaient des traditions Scandinaves et Celtes, plus tard, ils accueilleront l’hérésie protestante et envahiront la planète pour la coloniser et remplacer les traditions locales par leur philosophie encore plus aristotélicienne que la « doctrine » catholique.
Certains en ont même déduit que l’anglais était la langue de la Bête de l’Apocalypse. Or ça n’a rien d’invraisemblable puisque les tripotages du backward masking n’ont l’air de fonctionner qu’en argot (slang) américain ! Comment les Beatles ont-ils su qu’en écoutant l’expression « number nine » à l’envers (sur leur double Album blanc), on entendrait « turn me on, dead man » ? (Excite-moi cadavre – le cadavre en question étant supposé être celui du Christ, d’après les spécialistes du Rock) ? Même si on avait des moyens informatiques pour savoir comment sonne une phrase à l’envers, il faudrait leur fournir toute les phrases possibles et identifier les retournements utilisables. Il est beaucoup plus simple de requérir l’inspiration de ceux des Angles qui le savent…
La Dianétique : la traversée du nous !
Non, on n’a pas oublié notre Ron. Intéressé depuis sa jeunesse par la façon dont les gens pouvaient se comporter de façon aberrante, Ron a vite compris que ce n’était pas les travaux des psychologues et des psychanalystes qui apporteraient une solution avec leurs délires oniriques, et il a cherché une autre voie, plus expérimentale et plus logique, à laquelle il a aussi voulu trouver un nom. Croyant ce qu’on disait du nous, sans savoir que son origine était bien différente, il a donc nommé sa technique la dia-nétique = à travers le nous, à travers la pensée….
En revanche contrairement à ses prédécesseurs il n’est pas tombé dans le piège des inconscients multiples. Il avait remarqué que les comportements aberrants étaient répétitifs et il en cherchait les déclencheurs. Avant Freud, l’agent perturbateur avait été appelé le « subconscient » par Wundt, ce qui ne posait pas trop de problème à Ron, puisque le fait de ne pas être totalement conscient pouvait facilement expliquer qu’on marche à côté de ses pompes ? Quand Freud a rebaptisé ce fauteur de troubles par « inconscient », Ron n’a pas vraiment suivi. Encore moins quand Jung en est arrivé à son « inconscient collectif » rempli d’archétypes !
Question : c’est quoi ce truc inconscient ? Le type qui l’a ou ce truc lui-même ? Si l’inconscient est collectif, il n’est pas la possession d’un individu en particulier, et si c’est un réservoir commun et universel, qui est celui qui va pouvoir être au courant de ce qui s’y trouve ?
Si c’est une propriété de cette fiction de n’être pas consciente, Ron ne voyait pas comment elle pouvait être à la source des aberrations, puisque, n’étant consciente de rien, elle n’avait aucune raison de déclencher quoi que ce soit en fonction de l’environnement de l’individu.
En fait, en s’inspirant des ordinateurs naissants, Ron avait distingué deux parties dans son nous ! Un nous qui marchait bien et un qui déconnait. Celui qui déconnait se comportait comme une calculette où on avait oublié des trucs en mémoire ce qui faisait que ses résultats étaient faux :
En parallèle Ron était arrivé à une définition de l’intelligence comme étant « la capacité d’évaluer les différences relatives » ! Et la bêtise était donc de faire des amalgames. Comme on peut le voir, pour un post aristotélicien anglais, sa définition n’était pas loin de l’étymologie que nous avons rappelée au début. En fait c’est même assez directement la définition du discernement. Pourtant il n’a pas intitulé ses deux nuances du nous : « nous intelligent » et « nous des amalgames ». Il a préféré parler de « mental analytique » et de « mental réactif », car pour son objectif thérapeutique, c’était plus important que le nous catastrophique soit celui qui déclenche des mécanismes absurdes à la suite d’un événement donné, que le fait résultant de tout mélanger. Et en ce qui concerne la santé, être malade est une aberration comme il va le montrer en guérissant ses « adeptes » !
Et il est aussi parvenu à comprendre que ce ne sont pas les déclencheurs extérieurs qui sont sources d’aberrations, c’est le fait qu’en face d’un événement imprévu (typiquement une menace pour son corps) le nous analytique décide de ne pas être capable de le gérer, et de l’« enregistrer » dans l’autre nous, puisque ce dernier sait faire jouer ses automatismes, une capacité dont Ron ne trouvera jamais la vraie raison.
Il a aussi remarqué que, puisque le nous réactif fonctionne sans savoir pourquoi, (c’est le nous analytique qui est conscient !), il allait réagir à tout ce qui composait l’environnement de la menace, c’est à dire pas seulement à l’autobus qui lui arrive dessus, mais au fait qu’une blonde a peur pour lui ou qu’un cacatoès chante God Save the Queen dans son dos… et dans tous les cas, que ce soit la vision d’une blonde ou le chant d’un volatile, il va reculer, quitte à ne pas voir le terroriste derrière lui dont il va écraser le pied !
Sauf que même si cette nouvelle menace ne se traduit pas par une blessure, elle va s’ajouter automatiquement à l’enregistrement précédent, et donc que nous allons avoir des chaînes d’enregistrements inutiles et dangereux.
La thérapie dianétique va donc consister à remonter ces chaînes jusqu’à la décision initiale du nous analytique d’abdiquer sa conscience, et une fois découverte cette décision initiale, le miracle se produit : cette prise de conscience, bien que tardive, efface tous les enregistrements qu’elle a accumulés et qui sont devenus inutiles puisque le nous analytique a enfin accepté de prendre conscience de ce dont il a la responsabilité, à savoir la survie de son corps… donc il saura aussi les gérer à l’avenir.
Cette dianétique des débuts a permis de remonter des chaînes mentales jusqu’à des tentatives d’avortement loupées qui avaient laissé des traces chez les victimes. Ce qui a, semble-t-il, aidé à la diffusion de la dianétique par le bouche-à-oreille chez les Américains. Car il était facile de vérifier auprès des parents les histoires racontées par leur ex-fœtus !
Mais le plus bluffant est à venir.
Restez connecté, on n’en a pas fini avec les « erreurs » de Ron…