Scoop : on peut être journaliste et éveillé ! La preuve, Nexus n°100

Scoop : on peut être journaliste et éveillé ! La preuve, Nexus n°100

Scoop : on peut être journaliste et éveillé ! La preuve, Nexus n°100

La vacherie apparente de mon titre vient de ce que j’ai appartenu à cette corporation pendant 15 ans, dont une partie en tant que rédac’chef, et que je veux rester fidèle à mon style « légèrement décalé », comme me disaient mes lecteurs…

Mais c’est vrai que les journalistes sont un peu polarisés par le fait de trouver ce qui pourrait intéresser la foule et que ça limite souvent leur ouverture d’esprit !

Les assidus de mon « fan club », savent que pour moi l’intelligence ne consiste pas à déduire indéfiniment des conclusions d’hypothèses dont on n’a habituellement pas vérifié la validité, mais au contraire de savoir discerner les différences qui permettent de choisir, en connaissance de cause, ce qui tient debout… D’où l’importance de l’étendue de notre paradigme ! Ce qui n’a rien à voir avec celle de notre culture.

Alors ce Nexus N°100 ?

Évidemment l’article par lequel je me sens le plus concerné c’est « Réussir sa vie sans école » ! Mais c’est loin d’être le seul. Comme par exemple « L’Usure Bancaire » ou la « Fin du Cash ».

Mais je vais pas tout vous raconter, vous n’avez qu’à le lire !

L’amusant dans cette histoire d’école c’est qu’un livre d’Adeline Baldacchino « La Ferme des énarques » qui est paru le 3 septembre aborde le même sujet, mais son énarque d’auteur n’a pas l’air de se rendre compte qu’elle démontre ce qu’elle dénonce. Elle est toute triste parce qu’on n’aime pas les énarques ! Mais il faudrait qu’ils soient déjà moins stupides, moins arrogants ou les deux. Mon interprétation pour « ENA » c’est l’École Nationale d’Arrogance ! Et parce qu’elle sort de cette Étable, elle pense qu’on devrait être béat d’admiration devant elle ? Vous trouverez dans mon CV sur ce blog les raisons qui m’ont fait refuser d’entrer à Polytechnique et choisir SupMéca. Et c’est à cause de mon parcours scolaire que l’article de Nexus me rappelle autant de souvenirs.

Est-ce dû aux réformes hystériques successives et maladroites, mais il semble que l’éducation soit sur la sellette en ce moment…

Juste après avoir passé le bac, j’ai systématisé l’école buissonnière. Je n’ai pas quitté le lycée parce que je prétendais devoir à mes parents d’avoir un diplôme d’ingénieur pour les remercier de leurs efforts financiers et leur montrer que je les méritais. En fait, ce qui m’arrangeait bien c’était de ne pas aller bosser 40 heures par semaine (eh oui, c’était pas 35 à cette époque !). Tant que j’étais au lycée, je n’étais astreint qu’à 2 fois 4 heures de devoirs en classe (math et physique) et 2 fois une demi-heure d’interrogation sur les mêmes matières par des profs de l’extérieur. Mes profs de maths en avaient déduit qu’il ne fallait pas me poser de questions de cours, puisque je n’y assistais pas ! Et les « profs de colle » avaient été prévenus et jouaient le jeu. D’où d’excellentes notes, en allant étudier (et pas apprendre) et comprendre (et pas apprendre) « ailleurs » ! En fait, avec un « soufi », comme je le raconte sur mon CV !

Mais je voudrais surtout saluer l’auteur de l’article précité, Édouard Baffot, que j’aimerais bien rencontrer. Parce que, ou il est lui-même un self-made man, et ce qu’il raconte peut s’expliquer, ou il est un produit de l’éducation plus ou moins nationale, et ce qu’il dit tient du miracle.

Parce que ce qu’il raconte est tout bonnement inacceptable pour ceux qui ont ruiné leur jeunesse à faire des efforts pour avoir des bonnes notes et être bien classés : c’était parfaitement inutile ! Comme le démontre l’enquête de Baffot !

Autrement dit notre auteur aurait su sortir du « moule » qui fabrique des crânes bien bourrés !

Je regrette juste qu’il laisse à penser que remplacer l’école par la Cité des Sciences, le Palais de la Découverte ou Internet puisse changer le fond du problème, car ces instances aussi sont les véhicules de la fabuleuse pensée unique diffusée dans les écoles, la seule différence étant qu’on n’est pas astreint à des horaires (enfin, sur Internet, chez les autres il y a des jours et des heures d’ouverture !), mais on y va que si on veut !

Il y a une trentaine d’années, j’ai eu l’occasion de diffuser une méthode fabuleuse pour fabriquer des premiers de classe à la chaîne. Les parents venaient me voir parce que leur « tête blonde » redoublait, ou pire. Je leur faisais faire ma magie, et le trimestre suivant, le « déchet » était premier dans TOUTES les matières ! À la grande joie des parents !! Le trimestre d’après, il faisait l’école buissonnière, sous prétexte que l’école était une perte de temps, au grand désespoir de ces mêmes parents !!! J’ai eu plusieurs fois l’occasion de confronter les deux générations pour demander au junior s’il s’engageait à avoir son bac, même sans aller à l’école. Ce qu’il acceptait, et ce qui me permettait de dire à ses vieux de lui faire confiance et de lui foutre la paix ! Et tous mes petits élèves ont réussi leurs examens comme prévu !?! Ce scénario était absolument systématique !

J’ai arrêté quand je me suis aperçu que devenir premier de la classe rendait plus rapide (donc élevait le QI), mais pas plus intelligent, c’est à dire plus capable de discernement. Et c’était grâce aux contenus des programmes scolaires. Donc les étudier dans le cadre d’un bagne ou au Club Med ne change pas vraiment le résultat, juste l’impression de liberté qu’on en tire.

D’ailleurs à cette époque lointaine, les écoles Freinet, Summerhill et Montessori vérifiaient qu’à la classe de troisième leurs miracles se ratatinaient et que leurs gosses n’étaient plus aussi brillants par rapport aux autres qu’ils l’avaient été jusque là. Mon diagnostic était que l’entrée dans le monde de la « dissertation » (thèse, antithèse, foutaise) instillait le nihilisme chez les têtes blondes et les anéantissait… Mais Dieu n’a-t-il pas créé le monde à partir de rien ? Donc on n’a plus qu’à en faire autant. En tout cas les théologiens nous démontrent qu’on n’avait pas besoin que l’école soit laïque pour fabriquer des crétins !

J’ai aussi été surpris d’apprendre par Nexus que de plus en plus de parents ont tendance à mépriser l’école. Serait-ce que les méthodes héritées de Wundt et Pavlov ne soient plus aussi efficaces ou que leurs pratiquants ne sachent plus les appliquer ? Au point que, même les parents qui en sont sortis n’en n’ont plus confiance ?

En tout cas je prends ça pour une bonne nouvelle.

En passant si vous voulez avoir une idée de la façon dont les programmes scolaires sont une source d’abêtissement, je vous envoie à la première partie de mon bouquin « Soyons logique ! nom de Dieu ! », qui vous fournira quelques exemples… J’en ai plein d’autres sur mon blog mais ils sont plus éparpillés.

Comme, en dépit de mes écoles buissonnières, commencées bien avant la période que j’évoquais, j’ai aussi été touriste dans les mêmes programmes scolaires que tout le monde jusqu’à mon diplôme, je suis assez au courant de ce qui s’y dit, et j’ai l’occasion de rester connecté avec des gens qui ont pris tout ça très au sérieux. Et je peux témoigner des catastrophes. La plupart sont absolument incapables de sortir de leur hypnose et de voir quoi que ce soit en dehors des suggestions reçues.

C’est ce qui me fait craindre qu’Internet ne soit qu’une fausse bonne solution : le Web est un « espace de liberté », sauf si vous voulez faire l’apologie du terrorisme, mais il laisse libre des gens, qui vont donc se croire libres, alors qu’ils ne le sont pas ! Alors on n’a pas vraiment besoin de le censurer, les marginaux n’arriveront jamais dans les premières réponses de Google à moins qu’ils aient des sponsors qui aient décidé de promouvoir leurs délires, qui ne sont peut-être pas aussi délirants qu’ils le croient.

Par exemple, revenons sur un autre article de Nexus N°100 : « la Fin du Cash ». Savez-vous que ça démontre l’aspect tout relatif qui fait que la théorie du Complot ne soit peut-être pas qu’une théorie. Ses partisans nous informent depuis 100 ans et plus que cette disparition a été programmée par ceux qui gèrent la planète. Évidemment, à l’époque on n’avait que des chèques pour remplacer les pièces et les billets, et on était loin d’imaginer qu’on pourrait payer avec un téléphone, lequel pourrait même remplacer l’identification par les empreintes digitales…

Mais 1789, c’était déjà bien avant que l’école actuelle soit en service et des gens ont admis qu’un mode spécial de gouvernement pouvait nous garantir la Liberté, alors que le job d’un gouvernement quel qu’il soit est d’imposer des limites pour assurer la possibilité de la vie en société. Et qui l’a vu alors ? Et quels produits de l’université, depuis ?

Il y a donc bien une nécessité de redresser notre paradigme pour commencer à comprendre au lieu de babiller à perte de vue… et c’est apparemment ce que Adeline n’a pas percuté : elle peut foutre tout ce qu’elle a appris à la poubelle, depuis la maternelle jusqu’à l’ENA. Ça ne vaut rien ! Et si ce qu’elle dit de l’ENA est vrai, elle est la plus mal placée pour proposer des réformes, mais elle ne peut même pas s’en apercevoir !!! Et ça ne touche pas que les cours d’histoire dont les profs parlent de ce dont ils n’ont jamais été témoins, ou les cours de la morale si chère à un président qui n’a jamais su s’engager avec une épouse pour fonder une famille et qui voudrait qu’on lui fasse confiance, et qui a engagé tout un tas de Cahuzac avérés ou en puissance dans ses gouvernements, mais aussi tout ce qui est vécu comme indiscutable, comme les sciences, ou encore pire, les maths !… qui dérapent pourtant depuis quelques siècles… Et dont ce qu’on prend pour nos « élites intellectuelles » n’ont pas été fichues de s’apercevoir.

L’école ou la vie ?

La question vaut vraiment la peine d’être posée car la faillite de l’éducation est patente au niveau mondial. L’inconvénient c’est que l’école est l’endroit où on apprend à parler à défaut d’apprendre à dire des choses intelligentes, et que les self-made men auront encore pendant un certain temps un complexe d’infériorité en face de ces bavards lourdingues grâce aux bagages qu’ils traînent.

Et qu’ils seront tentés d’en rattraper la culture pitoyable, mais si brillante.

Mais je vous renvoie lâchement à ce numéro de Nexus au cas où, en plus, il vous donnerait envie d’en lire d’autres…

Et vous découvrirez, que si mon style paraît spécial, je ne suis pas le seul à avoir remarqué ce dont je parle, mais que j’ai bien peur que nous ne soyons pas encore très nombreux dans ce cas, et que j’ai un peu peur que ce ne soit pas suffisant pour arranger quoi que ce soit à temps !

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