L’auteur

L’auteur

Jean Poncet
Jean Poncet

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L’écolier et l’étudiant sans notes ni classement.

Mes parents comédiens passaient leur temps en tournées. J’ai été élevé par ma grand-mère qui dirigeait une école libre. Frustré de voir les gosses m’abandonner pour continuer de « jouer » dans des classes, j’ai demandé à mère-grand de m’autoriser à aller « jouer » avec eux. Elle s’est bien gardée de m’expliquer qu’ils allaient y étudier, pas y jouer ! Sans subir la pression habituelle chez les élèves, puisque je n’étais là que pour « jouer », je n’ai pas eu de mal à avoir les meilleures notes et être premier. Mémé a alors décidé que je ne serais plus noté ni classé, pour qu’on ne l’accuse pas de favoriser son petit fils. Au lycée, j’ai eu beaucoup de mal à prendre au sérieux les notes et les places, et bien des profs m’en ont voulu de me moquer de ce qu’ils racontaient. Le jeu des coefficients m’a par ailleurs permis un parcours de scolarité normal.

Le choc de la méfiance envers les sciences et les enseignants en 3e.

À l’occasion d’un cours de Sciences Naturelles dont je ne dévoilerai pas le contenu car c’est un sujet trop sensible touchant un des héros universels et indiscutable de la biologie, la prof m’a persuadé qu’elle ne savait pas de quoi elle parlait et que ce type était un escroc, et j’ai su par la suite et par mes lectures que j’étais loin de la vérité : il était un arnaqueur viscéral ! Alors j’ai commencé à me méfier des vérités assenées par mes enseignants avec leur aplomb typique, et qui me forçaient d’y croire. Bien m’en a pris, je me suis retrouvé à l’affût des nombreux mensonges (scientifiques et autres) dans les années qui ont suivi. Le plus dur a été de découvrir que les maths modernes étaient pleines de pétitions de principes et d’abus de langage… J’en ai retiré l’impression d’avoir évité pas mal de manipulations… par rapport à mes condisciples !

Les derviches tourneurs, le soufisme, le vaudou.

Lors d’une Cérémonie des Derviches Tourneurs dans un hôtel particulier du 16ème arrondissement, j’ai rencontré avec trois camarades un « soufi » berbère et marocain qui nous a pris sous son aile en s’amusant que nous soyons étudiants en math spé ! Une de ses amies était une prêtresse vaudou, ce qui nous a permis de participer à un certain nombre de ses cérémonies sur l’Île de Puteaux. On peut voyager sans quitter Paris !

Résultat d’un nouveau paradigme : l’école buissonnière.

Le « soufi » nous a introduit à la métaphysique et à l’occasion de quelques lectures nous avons pu changer notre paradigme d’étudiants standard pour ce qui devait devenir ma vision du « vrai » monde. Les premiers résultats de ce changement ont été de nous permettre de suivre notre préparation aux Grandes Écoles sans continuer à suivre les cours du lycée, les « cours » du soufi » étaient bien plus intéressants… et sans que ça nous handicape pour passer le concours d’entrée. Le paradigme que nous devions au « soufi » expliquait bien plus radicalement ce que nos profs essayaient péniblement de nous enseigner, et nous permettait en plus d’en détecter et d’en corriger les erreurs.

SupMéca, Mai 68, l’autogestion de l’informatique de l’école.

Ayant refusé de rentrer à Polytechnique pour éviter une troisième année de spécialisation, je suis rentré à SupMéca qui m’a évité de faire l’école buissonnière pendant l’année de stages en entreprises. Pendant les « événements de mai 68 » le directeur m’a donné l’occasion de créer l’informatique de l’école et d’en assurer l’autogestion. Le premier cours d’informatique que j’ai suivi, c’est moi qui l’ai donné !

Le langage Méca et l’usinage des panneaux de voilure du Concorde.

Quand j’ai rencontré le responsable de l’usinage des panneaux de voilure du Concorde, celui-ci m’a dit que ses préparateurs rencontraient des difficultés de programmation de ces panneaux depuis deux ans. L’aérospatiale disposait pourtant d’ordinateurs monstrueux et du langage APT vraiment universel à l’époque. Je ne pouvais fournir que du temps partagé sur une machine offrant 24k de mémoire (au lieu de 1000) à ses utilisateurs ! J’ai accepté le challenge et j’ai rencontré le duo de programmeurs un beau lundi. Ils ont passé la journée à me décrire leurs difficultés. Le mardi matin j’ai posé les questions qui me venaient à l’esprit, à midi j’ai annoncé avoir la solution, et le soir je leur avais fourni la syntaxe. Le vendredi matin, j’avais terminé le compilateur et les utilitaires et les préparateurs avaient programmé deux panneaux. L’après midi, leur usinage a montré qu’ils étaient corrects ! Le paradigme continuait à fonctionner…

Le sauvetage d’une usine à Laval.

Une usine avait converti son atelier de fabrication mécanique un peu précipitamment à la commande numérique. Elle était menacée de fermeture car elle ne produisait presque plus rien, ce que je n’ai su que des années plus tard ! Il m’a fallu deux semaines pour réorganiser la programmation de leur production en paramétrant des familles de pièces au lieu de les programmer au coup par coup. Encore un rejeton du paradigme…

La réorganisation de la maintenance à la Sabena.

La maintenance technique des avions d’une compagnie aérienne doit tenir compte des pannes ou des accidents que leur organisation ne peut pas prévoir. J’ai animé quelques réunions pendant un trimestre, qui m’ont, non seulement permis de les aider à résoudre leur problème de maintenance, mais surtout, d’après le directeur technique, de réconcilier des équipes qui se tiraient dans les pattes depuis des années. Le paradigme au secours des RH !

L’écriture d’un système d’exploitation en six mois.

Pour un mini ordinateur anglais qui n’a malheureusement pas tardé à disparaître. Le système de gestion de fichiers maintenait automatiquement leur optimisation en incorporant la défragmentation.

Le Méta-compilateur pour la gestion en temps réel.

Pour un labo d’analyses médicales, j’avais pensé éviter la procédure classique en permettant de programmer l’application directement à partir d’une version simplifiée du français plutôt que d’un langage de programmation et d’un organigramme préalable. Ce « méta compilateur » se contentait de distinguer les noms des données et ceux des procédures (des verbes). On appellera ça, bien plus tard, de la programmation en langage objet. Les noms des données détectées permettaient leur structuration implicite et dynamique : on n’avait jamais à restructurer la base. Après six mois de fonctionnement à la satisfaction générale des laborantins comme de leur public, le PDG a malheureusement eu de gros soucis financiers et l’aventure s’est arrêtée.

Le scénariste, le Chorégraphe, le Metteur en scène et le Meneur de revue.

Reconversion dans l’audiovisuel avec l’écriture de scénarii et la réalisation des programmes. Ma fréquentation du showbiz de province m’a alors donné l’occasion de régler plusieurs chorégraphies et mises en scène de ballets, et même de mener une revue de cabaret, ma signature était ma longue écharpe de soie blanche !

Les technologies cognitives et quantiques et leurs miracles.

Mon paradigme s’est amélioré et maintenant il comprenait le quantique et le cognitif. J’ai exercé pendant plus de 4 ans. Bilan, des malades soignés, des drogués sevrés de façon stable, des étudiants redoublants, ou pire, devenus premiers de leur classe dans toutes les matières, des bizness sauvés, des victimes débarrassées de leurs harceleurs.

Immersion dans la parapsychologie.

À la même époque j’ai fréquenté une quarantaine de créatures qui étaient capables de psychokinèse, de télépathie, de sortir de leurs corps, de dire ce qui se passait à l’autre bout de la planète, de dire le passé et l’avenir. Et j’ai pu tout vérifier ! Aucune d’elles n’en avait fait un métier et ne touchait d’argent pour s’exhiber dans les foires, ils étaient nés comme ça et évitaient d’en parler à leurs proches pour ne pas passer pour des fous ou des débiles. Et mon paradigme s’est considérablement affiné. Ce qui m’a permis de découvrir quelques inconvénients de mes pratiques ; notamment cognitives.

Suspension des miracles…

J’ai en effet compris que mes résultats miraculeux qui plaisaient tant à mes « clients » au niveau matériel avaient quelques inconvénients du côté spirituel. Les étudiants que je dépannais me faisaient penser à mes propres études, jusqu’au moment où je me suis aperçu que je n’en faisais que des « bêtes à concours » dont les résultats aux examens masquaient le fait que leur discernement n’avançait pas d’un iota, et les enterraient dans le paradigme de leurs manipulateurs : les programmes scolaires ! D’où ma décision d’améliorer mon paradigme jusqu’à obtenir des techniques avec moins d’effets secondaires, même si mes « clients » avaient l’air de se moquer des dégâts spirituels qu’ils ne voyaient pas !

Le journaliste et le rédacteur en chef.

Nouveau changement en participant aux revues DISC, Keyboards, Music-test, PC fun, Guitare et Claviers, Batteur. Bancs d’essais des nouveaux « claviers » et des logiciels musicaux, voyages, interviews de vedettes internationales comme Chick Corea, Alan Parsons, Gainsbourg et Vangelis.

Le pionnier de la microinformatique musicale en France.

Mais les débuts de la micro-informatique étaient loin d’être enthousiasmants et j’ai décidé d’y apporter ma contribution. Mauvaise pioche : mon produit tournait sur Apple II alors que le MacIntosh venait de sortir…

L’informatique et la vidéo du concert de Jean-Michel Jarre à Houston.

Mais comme j’étais le seul développeur en France, Jarre n’a pas eu de mal à me repérer, et je lui ai fourni ce qu’il voulait pour son concert à Houston qui est resté longtemps au Guiness avec un million et demi de spectateurs.

La création du séminaire Break.

Je continuais pourtant à peaufiner mon paradigme, et plutôt que de retenter des thérapies, j’ai conçu un séminaire pour cadres dirigeants, finement intitulé Break. Avec un ami, nous en avons fait une petite dizaine. Mais si nos clients étaient fascinés pendant les 4 jours du séminaire, deux semaines plus tard, leurs habitudes avaient repris le dessus, et l’impact était loin d’être satisfaisant, pas meilleur en tout cas que les séminaires sur la Sémantique générale auxquels j’avais participé chez Bull. Peut-être que le choix d’une clientèle de patrons n’était pas le plus judicieux !

Le traducteur et l’ami de Rama le fils d’Ananda Coomaraswamy.

Histoire de fournir une sorte d’après vente à Break, j’ai pensé traduire des livres d’un de mes auteurs compatibles avec mon paradigme : Ananda Coomaraswamy. Il était décédé en 47, donc j’ai négocié avec son fils Rama pour la traduction de « Transformation de la Nature dans l’Art » paru chez l’Âge d’Homme. Devenu ; l’ami de Rama, il m’a suggéré de traduire plutôt ses livres à lui et il m’a chargé de traduire et d’adapter (j’ai changé les notes) son livre « Les Problèmes de la nouvelle Messe » paru chez le même éditeur. Après une brillante carrière de chirurgien à New York, Rama est devenu prêtre après notre rencontre, jusqu’à sa mort quelques années plus tard.

Le moteur de recherche sémantique et multilingue et la trahison de l’ange.

Mes activités littéraires m’avaient persuadé de la nécessité de disposer d’« un moteur de recherche » pour faciliter la détection des références pour appuyer ma prose. Google venait de démarrer et était très loin de mes besoins. Mon moteur devait être multilingue pour gérer le grec, l’hébreu et le sanscrit, et sémantique pour gérer le sens plutôt que les mots. Mon financement devait être assuré par un « bizness angel », un vieux routard de l’informatique qui définissait donc les produits qu’il voulait que je réalise, et qui les refusait systématiquement quand ils étaient prêts. Il nous (j’étais toujours avec mon complice de Break) a fait perdre des années précieuses qui ont permis à Google de devenir ce que nous connaissons. De toute façon notre « ange » maudit n’aurait pas pu fournir le financement que Google a obtenu des Mormons. Après s’être débarrassé de notre « handicap », nous avons trouvé un autre ami qui a « sauvé les meubles », compte tenu du retard pris sur Google, et le moteur est maintenant au cœur de Pages Jaunes, Meetic et Qwant, et d’un paquet de références majeures du e-commerce.

Le retraité et l’auteur d’essais.

À l’heure de la retraite, mon paradigme était au point : il avait suffi d’en revenir aux bases avant leur pollution par des intellectuels maladroits. Finis les séminaires, un livre est beaucoup plus pérenne que 4 jours à la campagne. Je crois savoir l’expliquer de façon compréhensible, le véritable obstacle étant de savoir si le public peut s’intéresser à autre chose qu’au sport, à la politique, et aux chansonnettes ! Aura-t-il une VRAIE volonté d’arrêter la gabegie dont tout le monde se plaint et dont personne ne veut voir la source ; une vision du « monde » bien trop ratatinée, et modulée par tout un tas d’a priori encore plus restrictifs ? Par exemple, ce n’est pas le pognon qui va régler les difficultés de l’écologie, mais la vraie compréhension des enjeux. Les promesses de thérapies quantiques n’ont aucune chance d’être tenues tant qu’on n’a pas les moyens de comprendre leur vraie nature. Élargir notre horizon intellectuel ne devrait pas être si compliqué tellement il est pitoyable. Mais, précisément il l’est trop pour qu’on puisse y remédier car ce changement nécessaire ne fait pas partie de nos préoccupations. Voir ce qu’en fait François Hollande…

Le paradigm inducer, en français, lire : le paradigme en douceur…

Changer le paradigme actuel ne résoudra pas le suicide de l’humanité : il est le résultat de plus de 2000 ans d’une entreprise planétaire de crétinisation. Il faut repartir de plus loin. Et ne pas avoir peur de limiter notre réalité. Or notre notion de l’Infini nous a été inculquée par des matheux qui n’y ont rien compris. Tous leurs « infinis » (sic) ne sont faits que d’êtres mathématiques, on n’y trouve toujours pas de troquets ou de mobylettes comme dirait Coluche. Mon pauvre jeu de mots sur « inducer » pour avoir un pseudo à consonance anglaise décrit malgré tout la méthode. Ce changement est si urgent qu’il ne pourra pas intervenir en brusquant une humanité polarisée par des menaces : le fric, la santé, les contraintes administratives et sociales, … Il paraît que, pour se débarrasser des manipulateurs, il suffit de les dénoncer. C’est le moment de savoir ce qu’ont loupé ceux qui s’y sont essayés comme Korzybski. Parce que les pires, comme Mark Hamilton, sont encore à venir… L’Internet nous met en prise directe avec toute la sottise culturelle de la planète. Peut-on l’utiliser pour inverser notre chute vers l’imbécillité totale ? Quelle est votre réponse ?