« Les yeux messagers de nos émotions » Pour progresser vers le mieux-être. Et s’il suffisait de voir plus clair en nous pour corriger notre vision ?!

Pascal Barbey est un optométriste : optimiste mais triste ? Eh bien pas du tout ! Dans un premier livre il nous proposait des exercices pour avoir « De bons yeux pour la vie », et dans ce second livre, c’est le contraire : une bonne vie pour de bons yeux !

Si vous ne consultez qu’un « ophtalmo » quand vous avez besoin de lunettes, vous ne savez pas ce que vous manquez ! Mais à lire ses bouquins vous en aurez une idée.

Un petit côté frustrant tout de même : il utilise des machines miraculeuses pour initier ses diagnostics, donc on ressort des premiers chapitres avec l’impression qu’on est obligé d’aller le voir. Puis ça s’arrange quand il passe en revue les différents problèmes de vue classiques (comme la cataracte, ou le glaucome, l’amblyopie, ou le nystagmus que vous ne connaissez probablement pas) en indiquant des pistes qu’on peut parcourir avec d’autres praticiens, y compris sans rapport avec les yeux, comme des acupuncteurs.

Et comme il fouille partout, au détour d’une page vous apprendrez des tas de choses, par exemple que l’EMDR est maintenant reconnu par l’OMS ! (En fait depuis 2013 !).

Ou encore que l’aspartame ne présente aucun danger… si vous êtes une grenouille ou un serpent, ou n’importe quel animal à sang froid dans un pays pas trop équatorial, parce qu’au dessus de 30 degrés : boum ! C’est de l’éthanol. Ça vous évitera de vous faire manipuler par l’EFSA (l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) qui va vous jurer qu’elle fait des tests indépendants. Je vais finir par en arriver à conclure que dès qu’une organisation s’intitule « Autorité » ça doit cacher un danger, surtout s’il est question en plus de Sécurité comme ici : on peut être sûr qu’on est en danger si on se fie à leur propagande.

Mais je m’égare…

On n’a pas forcément les mêmes héros, Pascal et moi, mais c’est un drôle de bonhomme qui n’hésite pas à aller voir si quelque chose lui paraît intéressant et ça l’amène à ratisser très large. Une sorte de Pic de la Mirandole de l’œil, et de ce qui va autour, à savoir le corps, son âme et son esprit ! Comme si les toubibs habituels avaient oublié les questions d’environnement…

Pas facile de parler de ce bouquin…

Déjà il n’est pas résumable, sinon on en écrit un autre : il donne une multitude de détails, ce qui m’a amené à en choisir quelques exemples anodins pour vous forcer à lire le reste ! On le trouve à la Fnac, chez Amazon, ou à la Procure.

La bio de Pascal nous dévoile qu’il a commencé sa fascination pour les perceptions à 14 ans. Mais si vous regardez sa photo, il a nettement l’air plus jeune que les 254 ans qu’on déduirait de sa connaissance encyclopédique.

Il a aussi réussi à revenir du Canada sans accent !

Mais je continue à me dire que je n’aurais pas dû me lancer dans cette recension aventureuse d’un truc inrecensable ou alors pour vous indiquer que vous pouvez être gagné par la contagion de sa soif d’apprendre, en vous noyant dans ses références puisées à tous les coins de tous les domaines, depuis la numérologie dont on peut se demander ce qu’elle vient faire (vous le saurez en le lisant…), jusqu’aux détails des liaisons des problèmes physiques ou psychiques dont vous faites baver vos yeux en passant par l’inévitable, depuis quelques temps, MTC qu’il a aussi fréquenté.

J’aurais dû me douter qu’il n’était pas « standard », puisqu’il m’a été présenté par une étiopathe, Marie Noelle Guibé, une race française en voie de développement, pour soutenir les ostéopathes et chiropracteurs issus d’émigrés de la Perfide Albion, ceux qui ont forcé, par l’excellence de leurs résultats, les empoisonneurs à se réunir en association (l’AMA) dont les membres s’engagent à ne jamais produire de médicaments sans effets secondaires… (J’adore enfoncer ce clou, pour qu’on sache bien que ces effets inévitables en allopathie, sont délibérés et pas accidentels…). Donc Pascal s’inscrit évidement dans la liste des charlatans des médecines dites parallèles, sans qu’on sache parallèles à quoi.

En revanche il semble qu’elles commencent à recouper le serment d’Hippocrate de commencer par « ne pas nuire ». Ou à appuyer la découverte naïve (et décourageante) de Francis Bacon : « On ne commande à la nature qu’en obéissant à ses lois ! »… Lesquelles sont suffisamment touffues pour qu’on ait besoin d’un Barbey pour s’y retrouver et y « voir » quelque chose.

Une place importante est donc laissée à la diététique, ce qui fait que la vôtre santé, si vous vous laissez inspirer par ce que vos yeux vous en racontent et l’interprétation qu’en donne Barbey, votre santé disais-je, va vous lancer dans des recommandations alimentaires d’une rare complexité, qui contrairement à la critique que je fais souvent n’auront rien d’une médecine foraine (genre 5 fruits et légumes par jour, pas salé, pas sucré, pas gras, et sans cirage ni brillantine non plus !), puisque vous avez les éléments de votre prescription. Ah ! Si tous les conseils nutritionnels pouvaient fournir ne serait-ce qu’un tiers de ce que Barbey nous révèle !

Puisque la table des matières détaillée serait bien trop longue pour un post de blog, je me contenterai, pour ne pas vous laisser sur votre faim de celle de l’annexe ! Vous allez voir !

D’abord, le « modèle des émotions de Plutchik » avec un joli découpage pour fabriquer votre propre circumplex ! Un truc qu’il a été chercher en Floride et : non, je vous dirais pas ce que c’est ! Achetez le bouquin, et ne regardez pas sur Internet, histoire de le voir en couleur…

Puis, ça va être l’échelle du stress de Holmes et Rahé, un précieux outil pour les socialos qui veulent absolument que les pauvres travaillent de moins en moins pour être de plus en plus pauvres…

Ensuite un truc sur les examens de dépistage du glaucome pour compléter ce qu’il en dit dans le corps du bouquin,

Et aussi un « test d’évaluation de la qualité des larmes » que je compte utiliser la prochaine fois que je vois Hollande, Valls ou Sarko à la télé,

Et enfin un micro dictionnaire des petits métiers de la vision pour tout savoir sur les différences entre les ophtalmologistes, les orthoptistes, les opticiens, et les ocularistes : c’est à dire tous ceux qu’on croit être les concurrents des optométristes, et que Barbey tient à l’œil ! Bien vu, non ?

Au milieu de tous ces précieux conseils, il y a tout de même un détail que je trouve glauque pour lui emprunter le jeu de mots d’une de ses clientes, c’est quand il nous laisse nous débrouiller avec notre pharmacien pour qu’il choisisse les probiotiques qui seraient nécessaires à notre vue… Comme si un pharmacien connaissait ses suppléments alimentaires, et avait en plus la moindre idée de la façon dont des trucs pour les boyaux puissent être utiles pour les mirettes… Le domaine des pharmaciens c’est les poisons, les anti-biotiques, pas les pro-biotiques, un mot snob pour parler des trucs qui fabriquent des acides lactiques que nous vendaient les marchands de yaourt, pour servir de renfort à nos bactéries intestinales.

Plus sérieusement, le livre est très bien structuré avec des tas de paragraphes hors texte et de nombreuses insertions de références d’une page à l’autre. Mais le foisonnement des informations aurait mérité un index ! Donc je vous refile ma solution : je vais scanner le bouquin et le faire lire par Fine Reader pour en faire un fichier .DOC ! Comme ça, je pourrais m’y balader à volonté en choisissant mes sujets.

Si vous avez la flemme d’en faire autant, allez au moins faire la panoplie d’exercices de la 4^ème partie, vous aurez tout loisir de lire le reste pour savoir dans quoi vous vous êtes fichu ! Et jetez un coup d’œil aux exemples à la fin de la 3^ème partie qui vous évoqueront peut être quelque chose… Et vous serez peut-être tenté, vous aussi de remercier Sylvie, la compagne de Pascal qui l’a forcé à écrire toutes ces pages, comme il le fait dans ses propres remerciements !