LES ÉVANGILES INVISIBLES (04/15)

LES ÉVANGILES INVISIBLES (04/15)

LES ÉVANGILES INVISIBLES (04/15)

Intégralité de l’intégration

Cette méthode n’est rien d’autre que ce que les matheux appellent une intégration et c’est pour ça que j’ai parlé de « somme intégrale ». Or aucune de ces considérations ne fait intervenir la constitution de la patate dessinée et nos carrés sont parfaitement arbitraires, d’autant qu’on ne sait même pas jusqu’à quelle petitesse on a été obligé de les considérer. On sait juste qu’on est obligé de considérer les carrés choisis comme terminaux, comme « élémentaires », c’est à dire plus divisibles, sinon on n’avait qu’à le faire ! Et tout ce tintouin vient du fait que notre patate n’est pas plus formée de carrés quelconques qu’un segment n’est formé de points, ou que l’univers n’est formé des objets qui s’y trouvent, puisqu’ils ne sont tels que parce que nous les considérons comme tels !

En pratique la validité de la théorie des ensembles s’arrête à la considération d’ensembles dénombrables, c’est-à-dire auxquels on peut attribuer un nombre entier d’éléments en les comptant considération après considération. Et la mathématique des « transfinis » ou des « infinis » multiples est un rêve de junkie : il n’y a pas « davantage » de points sur un segment que de nombres entiers parce que la nature discontinue du nombre, qui est aussi celle de nos considérations, n’est pas la même que celle, continue, de la géométrie et du reste, y compris du Principe. Comme ce reste est continu, on peut y considérer tout ce qu’on veut, mais nos considérations discontinues n’ont jamais été ce qui a produit ces continuités.

L’exposé du calcul infinitésimal par Leibnitz était assez brumeux et maladroit, mais il aboutissait à des choses utiles. Comme le calcul des surfaces ou des volumes ou tout ce qui en a été utilisé par les physiciens et les ingénieurs. Mais avec des escroqueries comme la théorie des ensembles ou les espaces courbes (dont ils ont fini par démontrer qu’ils n’étaient que des sous-espaces euclidiens, comme on pouvait s’en douter en allant voir un match de polo : des boules et des selles sur un terrain plat dans un espace euclidien à 3 dimensions), les matheux feraient bien de regarder ce qu’ils fument… Et on ne peut plus les considérer comme des gens infaillibles : on n’est plus à l’époque où Platon considérait, à juste titre, les mathématiques comme concernant l’étude des « idées de Dieu ». Depuis son époque, les axiomes ne sont plus des « vérités à contempler en Dieu », mais des a priori, imaginés par des êtres humains, et qu’on doit les supposer vrais tant qu’on n’a pas l’évidence du contraire…

Or dans le cas simple des axiomes de Peano qui croient « définir les nombres entiers », et dont le premier est : « Zéro est un nombre », on ne risque pas de trouver une conséquence qui pose problème, puisque c’est l’axiome lui-même qui est un oxymore : un « nombre » est l’expression d’une quantité, et zéro n’en exprime aucune. D’où un sommet de la logique humaine : une non-quantité est aussi une quantité. Rien est quelque chose ! Ça, c’est sûr, c’est « quelque chose ! ». Puisque 1 est maintenant le second nombre !!! D’ailleurs on verra que ça ne titille pas que les matheux !

Peano
Elle est comment la moquette Giuseppe?

Au mieux, zéro est un chiffre, utile pour écrire les nombres dans des systèmes de numération à base quelconque (et pas forcément fixe, comme les dates –en bases 31/12/X10 – ou les heures– en bases 24/60/60 !), parce qu’on n’en a PAS BESOIN pour les « chiffres romains ».

Voyons donc d’autres regroupements. Ce texte que vous lisez sur du papier ou sur un écran indique sa propre possibilité. Mais chaque atome du support prouve aussi sa propre possibilité. Tout comme chaque particule élémentaire prouve la sienne ! Et parler de la possibilité du texte ou de celle de tous ses atomes ou de toutes celles de ses atomes, est strictement équivalent ! Et comme ce n’est qu’un jeu de considérations, ça n’engage aucunement la nature de ce dont on parle.

Alors examinons un peu ce fameux « Principe » dont parle Saint Jean. On ne devrait pas s’offusquer de ce singulier, puisque si c’est le Principe unique de TOUT, ou la totalité des possibilités, ça revient exactement au même.

D’ailleurs pour continuer sur les synonymies, ce Principe de Saint Jean porte différents noms ailleurs. Comme LA Cause Première, qu’Aristote a distraitement mis au pluriel dans son traité maladroitement renommé Métaphysique par son « éditeur » (qui se ressemble s’assemble ?) . En effet si le Principe peut être considéré comme aussi éparpillé qu’on le veut, lui ajouter l’adjectif « premier » le condamne à l’unicité, ce qui est, en passant, la base même de la métaphysique. Autrement dit, parler de plusieurs causes premières est un nouvel oxymore aussi anti-métaphysique que possible, et nous verrons que, bien qu’Aristote ne soit pas étranger à toutes les dérives que nous connaissons, il a eu des copains qui l’ont aidé au cours des siècles !

Un autre synonyme licite du Principe unique de Jean est LA Possibilité Universelle, puisque comme on l’a vu, c’est aussi bien LA Possibilité de TOUT que TOUTES les Possibilités.

Serait-ce le fameux TOUT dont nous avions décidé de ne plus nous occuper au début de cet essai ? Probablement, parce que maintenant nous avons un nouveau sens pour ce TOUT puisqu’il doit inclure sa propre possibilité… ce qui ajoute un peu de difficulté à pouvoir en parler… mais ça va se résoudre ! Soyez patient : vous avez vécu des années avant de passer ces quelques minutes à examiner enfin votre situation !

Au boulot : faisons passer des principes aux choses elles-mêmes !

Ben oui parce que c’est pas le tout de remarquer qu’un principe est le principe de quelque chose, il faudrait peut être savoir comment passer de l’un à l’autre.

On a vu que c’était la Logique qui faisait passer d’une cause à ses effets. Et que ça n’a rien à voir avec le temps…

Saint Jean nous le confirmerait-il ?

Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, nous indique-t-il si nous continuons notre lecture ! Comme tout à l’heure translittérons d’abord en alphabet latin « En arkhei ên ho logos », puis traduisons en latin « In principio erat Verbum » !

On a beaucoup insisté sur le fait que le Principe n’a aucun volume ni aucune durée (aucun espace et aucun temps puisqu’il n’en est que la possibilité !), alors que viennent faire ce « En » ou ce « In » ?

Il va falloir vous habituer à transposer un langage conçu pour se dépatouiller dans l’espace/temps, pour parler de ce qui n’a ni espace ni temps ! La difficulté vient du fait que l’on est en train de parler de choses éternelles et sans volume (sans espace) en utilisant un langage apparemment conçu pour des objets palpables, identifiables, volumineux, sinon solides. Mais essayons de l’utiliser quand même notamment en parlant d’un point. Le point géométrique est le principe de l’espace, et en tant que tel il n’en a aucun. La difficulté, c’est que pour que ce point soit réellement géométrique, il faut le concevoir sans imaginer d’espace autour d’où on pourrait le regarder !… En attendant, si on essaye de lui joindre un 2ème point, les deux n’en feront plus qu’un ! Et on peut même continuer en rajouter autant qu’on veut, le résultat sera toujours un point unique ! Donc ce point géométrique principiel peut-être indifféremment unique ou représentée des milliards de tels points: à partir de là, on peut en parler comme on veut : soit on les a rassemblés, soit on les superpose, et chaque point individuel peut être considéré aussi comme une collection d’autant de points qu’on veut. Chaque possibilité est indifféremment une possibilité particulière ou le principe complet. Et on pourra évidemment dire que chaque possibilité se trouve « dans » le principe.

Et que trouve-t-on déjà dans ce Principe : le Logos !

J’ai décidé depuis quelque temps de ne plus traduire ce terme, parce que toutes les traductions le trahissent misérablement, alors que le grec indique clairement qu’il s’agit de cette Logique dont nous avons besoin pour passer de la possibilité à la réalisation de ce qu’elle déclare possible… et dont le français a d’ailleurs gardé le mot !

Et curieusement (?) cette possibilité de réalisation est elle-même dans la Possibilité Universelle !

Mais où voudriez-vous qu’elle soit ?

Donc maintenant, nous savons que les possibilités peuvent se réaliser grâce à cette possibilité spéciale !

Mais j’ai envie de vous faire remarquer qu’on pouvait s’en douter depuis que nous avons constaté l’existence de l’univers !!! Donc ce n’est qu’une confirmation ! Même vous, vous le saviez ! Enfin, merci à Jean, tout de même !

En revanche, nous avons un problème : si TOUT ce qui est possible doit se réaliser, on va être plutôt encombré… Le présent texte est là où il a la possibilité d’être, et on le sait parce qu’on le voit y être. Mais il pourrait être à bien d’autres endroits, ce que vous pouvez vérifier en déplaçant votre papier ou votre écran ! Et s’il était partout à la fois où il pourrait être, vous auriez du mal à respirer ! Et le reste de la planète et du monde aussi…

Or rien n’indique pour l’instant, dans le texte de Jean, qu’il y ait un choix dans les possibilités à réaliser ! Toutefois il faudrait que ce choix soit « logique » pour que la réalisation puisse « fonctionner », ce qui est apparemment le cas de notre univers…

Peut-être devrions nous lire Jean un peu plus loin : « καὶ ὁ Λόγος ἦν πρὸς τὸν Θεόν », soit « kai o Logos ên pros ton Theon » et enfin « et Verbum erat apud Deum » ! Ouf ! Donc, « le Logos était avec Dieu » et il ajoutera « le Logos était Dieu » dont je vous épargne les versions intermédiaires et superflues. D’autant que les deux affirmations sont souvent interverties… Serait-ce que Dieu soit notre fonction logique manquante ? Jean a une façon habile de nous présenter Dieu et le Logos comme deux aspects d’une Logique unique !

En revanche on peut s’interroger sur l’ordre de sa présentation en commençant par le Logos, alors que, si c’est Dieu qui ordonne, cette fonction doit évidemment précéder (préparer comme on en parlait) l’action. En fait, pour une fois, Jean s’adresse vraiment à nous, êtres humains nunuches, et nous pouvons comprendre plus facilement d’abord qu’il y ait quelque chose, pour constater, ensuite, dans un deuxième temps, que c’est ordonné. Évidemment au niveau du Principe, l’ordre est inversé. Toujours cette inversion entre le haut et le bas, entre ce qui est divin et ce qui est humain : l’arbre dont les racines sont au ciel ! C’est aussi la « causalité inverse » du domaine quantique par rapport à l’univers de Costa de Beauregard. Inversion réconciliée par la Table d’Émeraude : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut… pour accomplir le miracle d’une chose unique… » (version abrégée et personnelle…).

Table d'Emeraude
Versions latine et française de la Table d’Émeraude d’Hermès Trismégiste

Et la vision purement humaine, comme celle dans un miroir, inverse la droite et la gauche (la main gauche du reflet est celle du reflet de votre main droite !) sans toucher à la position relative du haut et du bas ?… Donc elle est trompeuse ! Et les deux axes ne sont pas aussi interchangeables que les mathématiciens voudraient nous le faire croire….

Avec le Principe, on « commence » (façon de parler, il n’y a pas de temps !), par choisir, en ordonnant ses possibilités, avant de donner l’Ordre à l’Exécutant de la logique de réaliser le passage de la possibilité à sa réalisation. Encore un cadeau de l’inventeur du langage, ces deux sens du mot « ordre » ! Et d’où leurs rapports filiaux ! Dieu est le papa du Logos !

En revanche il va falloir faire une infidélité à notre Jeannot pour trouver le premier ordre que papa Dieu a donné à Son fiston Logos ! Parce que c’est dans Genèse 1:3, le fameux « Fiat lux ». Uniformément traduit par « Que la lumière soit ! » ou « Sois, Lumière ! ».

Mais je n’en parle pas seulement pour avoir le plaisir de montrer que l’examen du mot Principe ne peut suffire à tout comprendre et avouer que j’ai un peu forcé la note… Si on fait un peu de tourisme, c’est parce que c’est directement lié à ce que nous sommes en train de faire depuis le début !

Si vous avez suivi, pour l’instant, on n’a que le Principe et deux de ses possibilités : la réalisation logique et la sélection non moins logique nécessaire pour fabriquer un univers fonctionnel. Il n’y a encore rien d’autre, ni espace ni temps ! Or la lumière physique est une vibration avec une longueur d’onde et une fréquence, donc elle a besoin d’espace et de temps.

Souvenez-vous d’un sens dérivé du mot lumière quand vous demandez à votre mentor de vous « éclairer de ses lumières ». Cette « lumière de la compréhension » n’a besoin ni d’espace ni de temps ! Et voilà la lux de ce fiat !

Compréhension de quoi ? Ben, à ce niveau-là c’est la compréhension de TOUT ! Les autres noms de cette lumière sont « l’Intellect universel », la Buddhi des Hindous, ou … l’Esprit Saint dont il nous est dit qu’Il nous enseignera tout ce que nous avons besoin de savoir.

Maintenant que vous êtes au courant (?), que pensez-vous qui ait fait comprendre le Principe à Saint Jean, et qui vous l’a fait considérer, puis comprendre, si vous avez lu entre mes lignes ???

Et en plus, c’est logique ! À quoi servirait un univers incompréhensible ? C’est bien la première des choses à préparer avant de se lancer dans la fabrication elle-même ! Non ?

Et cette fameuse Trinité n’est autre que la réunion des trois fonctions logiques nécessaires pour construire quelque chose de cohérent et d’utile. Et on devrait l’imiter quand on veut entreprendre une construction quelconque… : on doit avoir des moyens de production (équivalents au Logos), une organisation pour l’encadrer (équivalente à Dieu) et de la communication pour la promo et les modes d’emploi (équivalente au Saint Esprit) !!!

La Trinité de son côté a bien de la chance, elle n’a pas à s’occuper de l’administration d’une bande de foldingues, pas plus que de la sienne, prise en compte par son Organisateur.

Bien sûr, si l’entreprise est assez simple, le même type peut accomplir les trois fonctions.

Sommes-nous surpris que cette Trinité apparemment trine, puisse aussi être unique ? Si oui, nous n’avons rien compris à notre façon de considérer ! Dans un autre de Ses messages, le Coran, la Trinité nous signale qu’on n’y comprend déjà plus rien (nous, les hommes, dès le 7ème siècle !) et qu’on ferait bien d’arrêter de la décomposer et même de ne pas la distinguer du Principe et de sa manifestation pour ne considérer que Allah ! Sans parler de l’identification des fonctions divines à leurs masques (les « persona » grecques, une sorte de blasphème, à nouveau…) !

Message reçu : trois siècles plus tard : les cathos séparaient l’Église en parties occidentale et orientale, grâce à la querelle du filioque… que les intellectuels romains ont voulu forcer sur la gorge des croyants, parce qu’on peut évidemment distinguer le Fils et le Père, mais ce n’est pas une raison pour ne pas comprendre l’articulation des considérations qu’on en a ! Puisse cet humble texte faire comprendre la futilité de ces querelles théologiques catastrophiques.

D’autant que ce n’est pas la première tentative. Un soufi (musulman du XIème siècle) entre autres, s’en est même fendu d’une formule heureuse et incroyablement simple. C’est Abou Ḥamid Moḥammed ibn Moḥammed al-Ghazālī, Ghazali pour les intimes, dans l’intro de son « Tabernacle des Lumières », un synonyme lumineux d’Allah, bien que Son Nom soit officiellement inconnu. Le TOUT qu’on ne savait pas définir, c’est : « Avant, Au-dessus et Avec » ! On prend donc le Principe (Avant), on y distingue ce qui va construire (Dieu et le Logos : Au-dessus), et ce qui est construit (Avec) ! Tout ça pourrait aussi s’appeler l’Infini si les matheux n’avaient pas défiguré ce mot-là aussi et, regardez bien : tout ce que vous pourrez en considérer n’en est ni extractible, ni individualisable !

Citation d'Al Ghazali
« Ceux qui cherchent des coquillages trouveront des coquillages, mais ceux qui les ouvrent trouveront des perles », parole de Ghazali
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